La Féline (Cat People)
A la mort de ses parents, la jeune Irena (Nastassja Kinski) rejoint son frère Paul (Malcolm McDowell) à la Nouvelle Orléans. Mais la disparition de Paul et une série de meurtres commis apparemment par une panthère vont la rapprocher d’Oliver, un zoologiste dont elle va finir par tomber amoureuse. Malheureusement, elle ignore tout de la malédiction qui pèse sur famille...
Je ne dévoilerai pas un grand secret (La Féline est un classique du cinéma fantastique) en révélant que les membres de la famille d’Irena (et Irena elle-même) ne peuvent faire l’amour qu’entre eux. Dans le cas contraire, ils se transforment en panthère et doivent alors tuer pour retrouver leur forme humaine. C’est le cas de Paul, qui a "résolu" le problème en faisant occasionnellement appel à des prostituées qu’il n’hésite pas ensuite à massacrer. C’est également le cas d’Irena qui ignore tout de cette malédiction, n’ayant jamais encore connu le loup ... et encore moins la panthère !
Elle finit toutefois par apprendre la vérité, mais refuse de vivre sans amour et décide de consommer sa passion pour Oliver. Mais ensuite ... ?
La Féline est l’exemple type de ce que devrait être un remake. Bien entendu, entre 1942 et 1982, beaucoup de choses ont changé et le film de Jacques Tourneur devait être mis au goût du jour. Même si certains couples choisissent, aujourd’hui encore et pour des raisons religieuses, d’arriver vierges au mariage... ce n’était guère "branché" dans les années 80 ! Paul Schrader opte donc pour un parti pris radicalement opposé, celui de l’érotisme. Un érotisme certes très soft, mais très présent tout au long du film. Mais érotisme et romantisme ne sont pas incompatibles, loin de là et l’histoire d’amour entre Irena et Oliver est tout aussi forte que celle du film de 1942, de même que sa conclusion. De ce point de vue là, le film de Paul Schrader est tout à fait dans l’esprit de celui de Jacques Tourneur.
Mis à une ou deux scènes assez sanglantes, la Féline version années 80 suggère davantage qu’elle ne montre, restant là aussi dans la lignée de l’original, allant même jusqu’à reproduire quasiment à l’identique la scène de la piscine, la panthère n’apparaissant que sous forme d’ombre ... Les amateurs de "gore" seront sans doute déçus, mais la Féline de 1942 était un film fantastique (et encore, le réalisateur entretenait le doute en laissant supposer qu’Irina pouvait être folle) , pas un film d’horreur et il en va de même de ce remake.
Mais le point du film réside davantage dans son casting que dans ses effets spéciaux, avec une Nastassja Kinski au top de sa beauté et un Malcolm McDowell toujours aussi inquiétant. On retrouve aussi avec plaisir Annette O’Toole (plus connue pour ses divers rôles dans la saga Superman, qu’il s’agisse de Lana Lang dans Superman 3 ou de Martha Kent dans Smalville).
La Féline est donc, à tous points de vue, un remake réussi... ce qui est plutôt rare. Paul Schrader a notamment réussi à éviter d’en faire une sorte de "film de loup garou" (même si on n’échappe pas à l’inévitable scène de transformation !), en se concentrant sur la psychologie des personnages et la quête d’un amour impossible, avec en arrière plan des thèmes aussi essentiels que la part d’animalité dans l’être humain, les liens entre sexualité et mort, l’opposition entre sensualité et puritanisme et la difficulté à maîtriser certaines pulsions ...
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