Que ce soit bien clair : Infectés n’a rien à voir avec un film de zombies. Toutefois, l’angle qu’ont choisi les réalisateurs le rapproche, d’une certaine manière, des films de zombies. Car à aucun moment dans le film il n’est question du virus. Le danger, ce n’est pas cet organisme microscopique : ce sont les porteurs (d’où le titre orginal du film), autrement dit, les êtres humains infectés. Des porteurs qui, une fois atteints, sont condamnés mais restent des êtres humains, car ce virus dont le film ne nous dit rien est des plus banals. Il pourrait d’ailleurs s’agir d’une variante de grippe...

Non, ce n’est pas pour un pique-nique ...

Infectés n’est pas non plus un film d’action, ni un film d’horreur. On y trouve peu des clichés du genre, même si le film démarre façon Mad Max (un hommage ?) avec les 4 survivants embarqués à bord d’une voiture de sport marquée "road warrior". Quant aux infectés, ils meurent de façon relativement banale, apparemment d’hémorragie généralisée et leurs cadavres restent très ordinaires... Et le rythme du film est relativement lent, avec des héros qui ne réalisent pas de prouesses particulières.

Mais que fait donc Roselyne Bachelot ?

Alors quel est l’intérêt d’Infectés, me direz-vous ? Son intérêt, vous répondrai-je, réside précisément dans son côté réaliste. Car on finit par se dire que si notre planète était victime d’une telle épidémie, ça ressemblerait énormément à ce que nous montrent les deux réalisateurs. Ici, les "héros" n’essaie pas de sauver le monde, n’ont aucun espoir, ne sont à la recherche d’aucun traitement miracle. Ils savent qu’ils sont, à plus ou moins long terme, condamnés et n’ont qu’un seul projet en tête : attendre la fin là où ils ont passé les meilleurs moments de leur vie ...

Pour cela, ils sont prêts à tout. Et s’il y a de l’horreur dans ce film, c’est là qu’elle réside, lorsqu’ils vont être amenés à sacrifier des proches pour atteindre leur but. Car des quatre survivants, tous ne verront pas l’océan...

Infectés est donc un road movie plutôt psychologique, globalement assez déprimant mais efficace, réalisé avec beaucoup de sobriété et des acteurs parfaitement crédibles, parmi lesquels Chris Pine, nouveau capitaine Kirk du Star Trek réalisé par J.J. Abrams, dans le rôle du frère aîné pas très fûté mais apte à la survie.

Si vous avez envie d’éprouver des frissons un peu différents de ceux des films d’horreur classique, vous ne serez pas déçu par Infectés, qui se démarque agréablement de la production hollywoodienne habituelle !

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