X-Men : le Commencement ( X-Men : First Class)
C’est un début à la "amicalement votre". Reprenant les premières images du film Bryan Singer, le réalisateur nous montre ceux qui sont amenés à devenir Magnéo et le Professeur X ; Eric Lensherr et Charles Xavier, le premier dans un camp de concentration, le second dans un luxueux manoir des Etats Unis, tels Danny Wilde et Brett Sinclair...
Et rapidement, même si l’action se situe dans les années 60, on se rend compte qu’on est loin, très loin des origines bien connues des fans de comics. Il faut dire que la tâche des scénariste n’a sans doute pas été facilitée par certains choix fantaisistes réalisés dans les 3 premiers films de la saga, qui mélangeaient allègrement les différentes générations de X-Men... du coup, impossible de recomposer la véritable équipe des origines, Iceberg, Angel, Cyclope et Strange Girl nous ayant été montrés comme à peine sortis de l’adolescence au début des années 2000.
Alors du coup, on ne retrouve de la vraie équipe que Hank McCoy (qui n’a jamais été l’inventeur de Cérébro !), on va chercher Havoc (le frère de Cyclope), on imagine que Mystique vieillit très lentement, ce qui permet de la retrouver et on fait appel au Hurleur (qui pourtant faisait partie de l’équipe de la génération suivante) et même à des personnages apparus bien plus tard, tels que Darwin et Tempest. Et c’est encore pire du côté des méchants, car jamais dans les comics Magnéto n’avait côtoyé Sebastian Shaw, de même que Charles Xavier ne l’affrontera pour la première fois que de nombreuses années après avoir créé son équipe. Et pour épauler Shaw, les scénaristes ont fait appel à Azazel (le père de Diablo, d’où la ressemblance et des pouvoirs identiques) et à Riptide, lui aussi apparu bien plus tard dans la chronologie des comics.
Les puristes vont donc probablement se déchaîner contre ce film, qui en outre invente une nouvelle origine à la paralysie des jambes du Professeur X. Sacrilège !
Mais si on met un peu de côté ces aspects "historiques" pour en revenir au film lui-même, il faut bien avouer que les choix de Matthew Vaughn (réalisateur de Stardust et de Kick Ass) se révèlent extrêmement efficaces.
Le premier de ces choix, c’est de donner à ce X-Men la tonalité d’un James Bond, avec une intrigue conçue autour de la crise des missiles de Cuba, une bande son digne films de 007 et un sous-marin que n’auraient pas renié bon nombre des ennemis de l’agent secret britannique.
Le second de ces choix, c’est de faire de celui qui deviendra le pire ennemi des X-Men le véritable héros du film. Comment en effet ne pas compatir avec le destin tragique de ce jeune garçon qui a vu sa mère assassinée sous ses yeux, puis qui a été torturé par un scientifique nazi ?
Le casting ne fait que renforcer ce choix. Non pas que James McAvoy (excellent dans Wanted : Choisis ton Destin) soit un mauvais Charles Xavier, mais il ne fait pas le poids face au charisme de Michael Fassbender ( déjà vu dans 300 et Jonah Hex), qui crève l’écran dans le rôle d’Erik / Magnéto. Les autres, à l’exception bien entendu de Kevin Bacon (Tremors, Hypnose, L’Expérience Interdite, Hollow Man...) font en revanche plutôt pâle figure, même si l’armée de jolies filles embauchées pour l’occasion (après le James Bond girls, les X-Men girls ?) font plutôt plaisir à voir, qu’il s’agisse de January Jones, de Rose Byrne (28 semaines Plus Tard, Prédictions), de Jennifer Lawrence ou de Zoë Kravitz. Et bien entendu, on apprécie les caméos de Hugh Jackman (Wolverine) et de Rebecca Rominjn (la Mystique des trois premiers X-Men).
Tout cela fait de X-Men : Le Commencement un fil extrêmement dynamique, plein d’action, de bons et de moins bons sentiments (le tout accompagné d’une petite mais sympathique réflexion sur la tolérance et la diversité) et d’effets spéciaux spectaculaires, avec de bons acteurs et un background historique qui est une première pour un film de ce genre.
Mais la véritable première introduite par ce film, c’est la liberté qu’il prend par rapport aux comics. Les fans suivront-ils ? Et le grand public ? La porte est-elle ouverte pour une improvisation totale, demain, des scénaristes qui s’empareront des personnages Marvel pour les emmner sur d’autres voies que celles tracées par Stan Lee ? On devrait avoir la réponse d’ici 2 ou 3 ans ...
Commentaires (fermé)