Enemy Mine
Willis Dandridge est pilote dans les forces spatiales terriennes, en guerre avec les Dracs, une race d’extra-terrestres reptiliens qui s’oppose à l’expansion des humains dans la galaxie. Au cours d’un combat, Dandridge se crashe sur une planète inconnue, sur laquelle il retrouve le pilote Drac qu’il venait d’abattre. Après avoir essayé de se supprimer mutuellement, tous deux vont devoir se rendre à l’évidence. S’ils veulent survivre, il va leur falloir coopérer. Et plus si affinités ...
Le thème n’est pas nouveau pouisqu’il avait déjà été abordé par John Boorman en 1968 dans son fameux Duel Dans Le Pacifique, dans lequel un pilote américain se retrouvait sur une île en compagnie d’un marin japonais. Toutefois, les différentes fins (car il y en a eu plusieurs) proposées par Boorman étaient beaucoup plus pessimistes que celle proposée par Wolfgang Petersen.
Car rapidement (et même très rapidement), le pilote terrien (l’excellent Dennis Quaid) et son homologue Drac, surnommé Jerry, vont cesser de se faire la guerre, gagner mutuellement le respect de l’autre et finalement développer une solide amitié. Mais le film va encore plus loin puisque, à la mort du Drac qui vient de donner naissance à un rejeton extra-terrestre, Dandridge va se retrouver chargé de son éducation... et va même devoir mettre sa vie en danger et se rebeller contre ses supérieurs pour le sauver, ce qui va lui valoir le droit de se rendre ensuite sur la planète des Dracs pour le ramener. Et on peut supposer, même si ce n’est pas explicite dans le film, que cela peut être le début d’un processus de paix.
Voilà pour le contenu, irrepérochable et qui ne sombre à aucun moment dans le mélo. Tout au plus peut-on pointer quelques raccourcis scénaristiques douteux, comme la facilité avec laquelle les deux protagonistes apprennent leurs langues et coutumes mutuelles, l’incroyable hasard qui fait que Dandridge est sauvé in extrémis de la mort et la durée étonnament courte de ces événements : 3 ans, nous dit-on, alors que le petit Drac est déjà devenu bien grand...
Sur la forme, rien à dire. Les effets spéciaux sont plus que corrects pour l’époque, les décors superbes (il faut dire que le choix de Lanzarote comme lieu de tournage était particulièrement bien vu) et les deux acteurs visiblement inspirés, même si Louis Gossett Jr est difficilement reconnaisable sous son maquillage de Drac. Ce dernier mérite même une mention spéciale, arrivant à donner à son personnage un côté féminin assez étonnant*.
Bien que proposant peu de scènes d’actions, on ne s’ennuie pas une seule seconde avec Enemy Mine. Bien au contraire, il s’agit ici de ne pas manquer le moindre dialogue, le moindre regard entre les deux personnages principaux. Et au final, sans jamais donner de leçon, sans moralisme exacerbé, Wolfgang Petersen fait passer un message de tolérance universelle comme jamais, sans doute, aucune association de lutte contre le racisme au monde ne parviendra à le faire. De temps en temps, ça sert aussi à ça, le cinéma et la SF...
*Précisons que les dracs ne sont ni masculins ni féminins, ou les deux en même temps si vous préférez. Mais le fait est qu’ils finissent par accoucher...
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