The Evil Dead
Un petit groupe de "djeuns" part en week-end à la campagne. Ils découvrent dans la cabane où ils pensent passer du "bon temps", un livre bien étrange recouvert de peau humaine : c’est le Livre des morts...
Encore jeunes lycéens, Sam Raimi et Bruce Campbell réalisent des films super 8. Quelques années plus tard, ils s’associent à Bruce Tapert et crée, avec un certains succès, "Renaissance Picture". Les films d’horreur devenant à la mode grâce au succès phénoménal de Halloween de John Carpenter, l’idée d’un long métrage en 16mm voit le jour. Sam Raimi peaufine un 1er scénario : "The Book of Dead". Il pense à Tom Sullivan, un ancien camarade de classe, pour la conception des SPFX (effets spéciaux pour les initiés !). La petit équipe de tournage fraichement constituée et moins de 300 000 dollars collectés, l’aventure Evil Dead peut commencer.
C’est un tournage difficile qui s’achevera 11 semaines plus tard et sans aucune interruption. L’équipe se retrouve isolée au fin fond du Tennessee dans une cabane sans eau ni électricité. Les SPFX vont être créés sur place ce qui va donner une tension permanente dans l’équipe, tension bénéfique à l’atmosphère glauque du film.
La tenacité et la spontanéité de ces cinéastes quasi amateurs va permettre des prouesses techniques pourtant difficilement possible avec si peu de moyen. Ainsi les fameuses scênes de travelling seront réalisées grâce à une simple poutrelle métallique maintenue par deux hommes à chaque extrèmité ! Une moto lancée à vive allure par Sam Raimi lui-même a été aussi souvent mise à contribution. (Re)Voir en particulier la scêne finale.
Cette fluidité de la caméra est un bel hommage à John Carpenter et renforce l’impression d’être entraîné dans les remous d’un cauchemar sans fin. La douleur physique de l’équipe de tournage se ressent sur chaque visage des personnages. Le jeu des acteurs est d’ailleurs à la limite du Grand-Guignol (Genre très apprècié par Sam Raimi) : les corps, les traits du visage sont dans un état de crispation extrème. C’est une chute brutale vers l’hystèrie.
Evil Dead étant à l’origine destiné à un public restreint (celui des Drive-In), les SPFX ont pu être réalisés dans la liberté la plus totale (impossible de nos jours), ce qui n’a pas été le cas sur Evil Dead 2 et 3. Ainsi les scênes gores se succèdent sans répit. Pourtant, entre deux membres arrachés ou têtes décapitées, on décèle une touche de surréalisme "apaisante" : par exemple dans la scêne du "Miroir" où Bruce Campbell sur le point de sombrer dans la folie, interroge son image, mais lorsqu’il avance la main vers le miroir, son image se déforme. (Quand on sait que c’est une simple bassine remplie d’eau qui a fait office de miroir, on comprend l’ingéniosité de l’équipe !)
L’utilisation massive du latex et de la technique dîte du "stop-motion" est présente dans presque tout le film, ainsi le grain si particulier de la pellicule 16mm accentue le côté "brute" et réaliste. La bande-son dans Evil Dead est de même très présente (comme dans tout bon film d’horreur) et le "grincement" permanent (on retrouve cet effet dans le "Massacre à la Tronçonneuse" de Tobe Hooper), achève l’inconfort du spectateur.
Evil Dead, c’est l’Hystèrie mise en image !
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