Métal Hurlant Chronicles
Un fragment d’un planète disparué, appelée le Métal Hurlant, parcourt l’espace de planète en planète, croisant le destin de différents personnages, différentes civilisations, différents êtres, différents vaisseaux. Mais son passage est toujours synonyme de malheur...
Créée en 1975 par l’éditeur les Humanoïdes Associés (alias Jean-Pierre Dionnet, Moebius et Druillet) en 1975, Métal Hurlant devient immédiatement le magazine de référence de la Science Fiction, publiant principalement des bandes dessinées d’auteurs qui allaient devenir les plus grands noms du 8ème art, ainsi que des nouvelles, des critiques et tout ce qui peut composer un magazine de ce genre.
Après le film d’animation en 1981, voici donc une mini-série de 6 épisodes, au format assez inhabituel (du moins pour de la SF) de 25 minutes, et sans aucun lien entre eux (quoi que les scénaristes des épisodes soient amusés à en créer, mais il s’agit plus de clins d’oeil qu’autre chose). Voilà donc un concept qui rappelle étrangement celui de cette bonne vieille Quatrième Dimension, d’autant que les épisodes de Metal Hurlant Chronicles tentent d’offrir une "chute" finale surprenante, comme le faisait la série créée par Rod Serling dans les années soixante.
Comme le magazine, la série est ambitieuse. Elle n’hésite pas à faire appel à quelques acteurs reconnus, tels que le célèbre Rutger Hauer, mais aussi Michael Jai White (Universal Soldier, Spawn, The Dark Knight), Scott Adkins ( Universal Soldier : Day Of Recknoning, Wolverine), James Marsters (alias Brainiac dans Smallville), notre Dominique Pinon national ( Alien 4, Dante 01), David Belle (Le héros de Banlieue 13) et même Gregory Basso (oui, Greg le millionnaire) ! Et elle aborde sans complexe les scénarios les plus exigeants en matière d’effets spéciaux.
Le problème, c’est que tout cela semble parfois un peu vite fait, un peu à la limite de l’amateurisme, avec des chutes finales qu’on sent parfois venir avec de gros sabots, avec des dialogues parfois très maladroits, des raccourcis (tenir en 25 minutes n’est pas toujours évident) parfois très abrupts, des "gimmicks" en forme de clichés qui finissent par agacer (comme l’abus des ralentis dans les scènes d’action). Sans parler des héros à la musculature hypertrophiée et des guerrières à la poitrine siliconée...
Et puis il y a l’aspect visuel. Là, c’est clair : comme disent les politiques, c’est "clivant". Il y a ceux qui détestent et ceux qui adorent. De ce point de vue là, la série a gardé ce que les BD de SF peuvent avoir de meilleur et la plupart des épisodes offrent des images souvent superbes, très travaillées, un esthétisme qu’on retrouve trop peu souvent ou cinéma. Pour ceux qui aiment, évidemment, c’est un des principaux points forts de la série. Pour les autres...
On a cité un peu plus haut une des grandes références de la SF à la télévision, la Quatrième Dimension. On pourrait toutefois trouver une autre référence, certes moins connue, mais dans l’esprit beaucoup plus proche de Métal Hurlant Chonicles : la série Lexx, notamment dans sa première saison (de loin la mailleure). On y retrouve la même démesure, les mêmes délires scénaristiques, le même humour parfois, des effets spéciaux omniprésents qui sont tout sauf discrets, la même SF débridée.
Alors s’il vous plaît messieurs les producteurs et les patrons de chaînes, laissez une petite chance à Métal Hurlant Chronicles. Il y a de très bonnes choses dans cette série et avec un peu de chance (et surtout un peu de temps et de budget), on verra disparaître les quelques défauts qui la plombent un peu sur cette première "saison". Allez, quoi, un petit effort, pour une fois qu’on essaie de faire de la vraie et bonne SF à la télévision française !
Commentaires (fermé)