Evil Dead (The Evil Dead)

Un groupe d’homme capturent une jeune femme et l’attachent à un poteau. Parmi eux se trouve son père, qui l’accuse d’avoir tué sa mère. Les hommes décident de la brûler vive, mais alors que les flammes la dévorent, la jeune fille se transforme, visiblement possédée et son père l’achève d’une balle en pleine tête. Peu de temps après, un groupe de jeunes gens vient s’installer dans une cabane perdue en pleine forêt, afin de dési ntoquer l’une d’entre eux. Mais une odeur étrange règne dans la maison et le groupe découvre que quelque chose a brûlé dans la cave, dans laquelle se trouve un étrange livre...
Un film culte, c’est souvent la rencontre d’un thème ou d’un style et d’une époque. A sa sortie, Evil Dead avait révolutionné le genre du film d’horreur en repoussant très loin les limites de ce qu’on avait jusque là pu voir sur un écran. Et 6 ans après, avec Evil Dead 2, Sam Raimi s’était chargé lui-même de faire un remake de son propre film, pour le tourner davantage vers l’humour (très noir), tout le monde n’ayant pas perçu le second degré de son premier film...
Mais de l’eau est passée sous les ponts depuis 1981 et on pouvait se demander quel serait l’effet d’un nouvel Evil Dead à une époque où on a déjà vu et revu les pires horreurs... et jusqu’où le réalisateur pourrait aller pour tenter néanmoins de surprendre et de choquer les spectateurs d’aujourd’hui !
Le premier constat est qu’il n’a pas tenté de jouer la surenchère. Faire plus horrible que le premier film de Sam Raimi était sans doute possible, faire encore plus de morts avec encore plus de sang aussi... mais ce n’est pas ce qu’a choisi le réalisateur.
Le second constat est que ce remake joue assez peu la carte du second degré, sauf peut être un peu vers la fin... mais rien d’aussi outrancier que la greffe de tronçonneuse qui a fait entrer Bruce Campbell dans la légende !
Le troisième constat est que le scénario est tout aussi opaque que celui du premier Evil Dead. On n’en saura donc pas plus sur ce livre (qui ne porte pas cette fois le nom de Necronomicon...), ni sur cette étrange forêt, ni même sur le ou les démons qui prennent possession de leurs victimes...
Fede Alvarez joue donc à fond la carte de l’horreur, comme Sam Raimi avant lui dans son premier Evil Dead. Et comme Sam Raimi, il choisit de frapper là où ça fait mal : les yeux, la langue... toutes les "parties molles" possibles et imaginables, avec un tendance prononcée pour l’automutilation, ce qui est peut être un spectacle encore moins supportable (car encore plus difficile à concevoir et à accepter) que la mutilation "simple". Mais il ne se contente pas de reproduire ce que Sam Raimi avait imaginé (même si certaines scènes du film sont volontairement fidèles à celles réalisées par Raimi) et il parvient à innover et à surprendre.
Et comme dans le film de 1981, les scènes d’horreur se succèdent à un rythme sans cesse croissant du début à la fin, ce qui contribue à renforcer son aspect cauchemardesque. Et le résultat est le même, le spectateur finissant à un moment ou à un autre (en fonction de son niveau de tolérance) par dire "stop, ce n’est pas possible, c’est trop horrible pour être réel", ce qui est doute l’objectif inavoué du réalisateur... et c’est là précisément qu’intervient le second degré !
Produit par Sam Raimi et Bruce Campbell, le film de Fede Alvarez a été "adoubé" par ceux qui sont à l’origine du culte Evil Dead. C’est tout à fait normal et justifié. Pour autant, il est peu probable que cette nouvelle version donne naissance à un nouveau culte chez la jeune génération d’aujourd’hui, qui en a vu d’autres... Mais ceux qui avaient adoré la saga Evil Dead dans les années 80 ne devraient pas être déçus par le film de 2013.
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