Under The Dome
Chester’s Mill, dans le Maine, est un petite ville très ordinaire... jusqu’au jourà où elle se retrouve isolée du monde par un gigantesque dome invisible mais infranchissable et indestructible. Alors qu’à l’extérieur on s’efforce de comprendre ce qui a bien pu se passer et de briser le dôme, à l’intérieur, la vie s’organise tant bien que mal. Confrontés à des ressources en eau, en nourriture, en électricité limités, les habitants de la ville sont au bord de la panique. Jim Rennie, adjoint municipal en charge de la police, en profite pour prendre le pouvoir et instaurer de nouvelles règles. De passage en ville, Dale Barbara (surnommé "Barbie"), un vétéran de la guerre en Irak au passé un peu trouble, va s’associer à Julia Shumway, la rédactrice en chef du journal local, pour contrer les manoeuvres de Rennie. Pendant ce temps, un trio d’adolescents découvrentce qu’ils pensent être la source du dôme qui, selon eux, serait d’origine extra-terrestre...
Ce n’est pas la première fois que Steven Spielberg rate une série. On se souvient de Seaquest, plus ou moins inspiré de Voyage Au Fond Des Mers, de Disparition et plus récemment de Terra Nova. Aucune n’a laissé un souvenir impérissable et la dernière a même été arrêtée au terme de la première saison, faute d’avoir trouvé son public.
Pourtant, on se dit que l’association de deux noms aussi prestigieux, de deux talents aussi énormes que ceux du maître de l’horreur et du roi d’Hollywood, ne pouvaitt donner qu’une série destinée à devenir culte. D’autant que de tous les romans de Stephen King, Dôme semblait être le meilleur choix pour une adaptation sous forme de série... comme une évidence, tant le roman était à la fois long, dense, avec de très nombreux personnages dont la plupart étaient passionnants. Mais c’était sans compter avec le goût immodéré de Spielberg pour la mièvrerie et pour l’argent...
La mièvrerie (qu’on retrouve à plus ou moins forte dose dans la plupart de ses films), c’est cette tendance très hollywoodienne (mais que Spielberg a élevé au rang d’un art) à faire de tous les enfants des êtres merveilleux, à mettre de l’amour dans toutes les familles, à nous faire croire que la bonté et l’innocence l’emportent toujours sur la méchanceté, l’ambition et la cupidité, que l’amour est plus fort que la haine et que, globalement (surtout aux Etats Unis) tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Evidemment, cela ne colle pas, mais alors pas du tout, à l’univers de Stephen King !
Pas question ici de recenser toutes les libertés prises par les scénaristes par rapport au roman, mais il y en a quand même une qui ne passe pas : celle qui concerne les personnages de "Big Jim" Rennie et de son fil Junior. Dans le roman qui compte pas loin de 1000 pages, Angie McAllister meurt à la page 40, tuée de manière particulièrement sordide par Junior, atteint d’une tumeur au cerveau qui le rend de plus en plus fou... alors qu’elle est encore envie à la fin du dernier épisode de la première saison ! Quant à son père "Big Jim", il est impliqué dans un un traffic de propane (? ??), alors que dans le roman, c’est de drogue qu’il s’agit, lui et son associé le révérend Coggins ayant monté un laboratoire de métamphétamine !
Et tout est comme ça... alors que Stephen King s’ingéniait, page après page, à dénoncer les mesquineries, les lâchetés et les horreurs dont sont capables ses concitoyens américains en un temps de crise révélant leurs aspects les plus sombres, Spielberg s’ingénie à nous les rendre tous gentils et sympathiques, solidaires et courageux. Ce n’est plus Chester’s Mill, c’est le monde des Bisounours* ! Cela n’a évidemment rien à voir et le roman perd dans la série tout ce qui faisait son intérêt et sa force.
En plus - et c’est pour cela que j’évoquais plus haut la motivation financière de Spielberg - il y aura une deuxième saison. Et qui sait ? Une troisième ? Une quatrième ? Mais pour cela, évidemment, il faut diluer l’action, la distiller à petite dose, épisode après épisode... et faire du remplissage pour gagner ce temps précieux ! Les scénaristes se sont donc rabattus sur l’aspect SF du roman et l’origine extra-terrestre du dôme, très vite révélée dans la série, alors que ce n’était qu’un aspect accessoire et arrivant tardivement dans le roman. Et c’est l’occasion pour les réalisateurs de faire leur preuves en matière de "bouillie spielbergienne" à grand renfort d’éclairages, de diffuseurs et de jolies étoiles flottantes... Regardez comme c’est joli !
Vous l’aurez compris : si vous êtes fan de Stephen King, mieux vaut rester à l’écart de cette soupe fadasse et sans intérêt. Si en revanche vous n’avez pas lu Dôme, peut-être trouverez vous un certain plaisir dans cette série dotée d’un casting plutôt correct... mais franchement, quel gâchis !
* Spielberg ferait mieux d’aller jeter un oeil du côté de The Walking Dead et de Game Of Thrones. Ce sont des séries comme celles-ci que les amateurs de fantastique attendent aujourd’hui !
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