The Machine

Dans un futur pas trop éloigné, alors que la chine et l’occident sont en situation de guerre froide, le ministère de la défense britannique mène des recherches pour produire des androïdes dotés d’une intelligence artificielle, pour en faire de redoutables machines de guerre. Vincent McCarthy réprouve ces recherches, mais a accepté de collaborer avec l’armée car il espère que cela lui permettra de trouver un moyen de sauver sa fille, gravement malade. Pour l’aider dans ses recherches, il recrute Ava, une jeune scientifique particulièrement douée dans le domaine de l’intelligence artificielle. Lorsque celle-ci est tuée par des agents chinois, Vincent crée un nouvel androïde à son image et dont le cerveau est également calqué sur le sien. Rapidement, la nouvelle Ava va s’avérer très différente des autres androïdes...
La plupart des fans de SF connaissent le principe du test de Turing* : une conversation à l’aveugle de 5 minutes qui doit permettre au testeur humain de déterminer s’il a affaire à un autre humain ou à un programme. Lorsqu’on est incapable de faire la différence, on peut considérer qu’il s’agit d’une IA. Mais quel test utiliser pour déterminer si une créature artificille peut être considérée ou non comme vivante ?
Voilà un des thèmes abordés par ce petit film réalisé avec un budget de moins d’un million de livres, évidemment dans la plus grande discrétion, avec des acteurs quasi inconnus (même si Caity Lotz a été vue dans The Pact ainsi que dans la série Arrow, dans le rôle de Sara Lance alias Black Canary).
Ce thème de la créature artificielle qui accède à la conscience n’ a rien de nouveau puisque c’était déjà celui de Pinocchio et de Frankenstein... Plus près de nous, des films tels que L’Homme Bicentenaire, A.I., I Robot ou Eva se sont révélés aussi fascinants qu"émouvants. Et The Machine s’inscrit dans cette lignée, dans un style bien particulier, moins mélo que L’Homme Bicentenaire, plus terre-à-terre qu’A.I., moins rythmé et moins musclé que I Robot, moins intimiste qu’Eva.
Il faut dire que le réalisateur a du composer avec un budget particulièrement réduit, surtout pour un film de SF. Dans ces conditions, difficile de multiplier les scènes spectaculaires... et Caradog W. James a donc davantage travaillé l’ambiance de son film, souvent glaçante et angoissante. On aime ou on n’aime pas la bande son, très années 80 avec ses synthétiseurs ominprésents, mais elle contribue largement à cette ambiance. Les effets spéciaux sonores étant très peu coûteux, les voix des androïdes ont été particulièrement travaillées (parfois au détriment de la compréhension, hélas). Le réalisateur a également beaucoup utilisé les ombres, les contre-jours afin de suggérer plutôt que de montrer, ce qui s’avère tout aussi (voire plus) efficace... et très économique !
Au final toutefois, le spectateur ne ressent pas particulièrement ce manque de moyens, pris par l’histoire et par le personnage d’Ava, remarquablement interprèté par Caity Lotz, dont le physique impressionnant (elle est à la fois mannequin, danseuse et pratique le tae kwon do ainsi que le parkour !) n’est pas le seul atout.
Malheureusement, tout cela est un peu gâché par une fin un trop facile, un peu baclée et finalement assez frustrante, car le reste du film méritait mieux, beaucoup mieux que cela. En dépit de cela, The Machine a remporté 3 BAFTA et quelques prix mineurs... alors imaginez ce que cela aurait pu être avec une fin digne de ce nom !
* dans Blade Runner, le test utilisé pour identifier les réplicants en était une version améliorée, doublée de détecteurs de mensonges.
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