Divergente ( Divergent )
Dans un futur indéterminé et après une guerre, la ville de Chicago est coupée du monde par une gigantesque clôture. A l’intérieur, la société s’est réorganisée en 5 castes : les érudits, les altruistes, les audacieux, les sincères et les fraternels. Au moment de passer à l’âge adulte, les jeunes subissent un test pour déterminer leurs aptitudes, mais c’est à eux que revient le choix de leur future caste. Béatrice, fille de parents altruites, choisit celle des audacieux, chargés d’assurer la sécurité de la ville et de faire régner l’ordre. Béatrice commence sa formation, tout en gardant secrète sa vraie nature, que le test a révélé. A la fois altruiste, érudite et audacieuse, elle fait partie d’une minorité très rare et considérée comme dangereuse : les divergents. Peu à peu, elle va découvrir que deux castes luttent pour le pouvoir...
Tiré du premier roman de la série de Veronica Roth, jeune auteur de 23 ans lorsque son premier volume est publié, le film s’inscrit clairement dans la lignée des sagas pour ados qui depuis quelques années envahissent nos écrans .
Peut-on en effet imaginer un sujet plus pertinent que celui-ci pour s’adresser à un jeune public, puisqu’il s’agit pour son personnage principal de découvrir qui est est vraiment et quelle sera sa place dans la société ?
Cette quête identitaire, c’est évidemment THE sujet pour des ados qui se cherchent et qui, pour bon nombre d’entre eux, traversent une phase de rebellion et refusent d’entrer dans les cases que la société leur propose. Or, entre case et caste, il n’y a qu’une lettre d’écart... Et le choix que doit faire Béatrice à sa majorité ressemble étrangement à celui de nos adolescents qui doivent eux aussi, à un moment de leur vie, prendre le même genre de décision sans forcément avoir tous les éléments en main, tout en sachant qu’une bonne partie de leur vie en dépend...
Pour le reste, cette idée de société divisée entre différentes castes n’a rien de nouveau dans le SF. C’est même un des thèmes les plus anciens, puisqu’il remonte à l’époque où s’affontraient les idéologies marxistes et capitalistes et où on parlait de guerre des classes ! Car c’est bien guerre qu’il s’agit, puisqu’on se rend compte rapidement que les deux castes dirigeantes, les érudits et les altruistes, se battent pourf le pouvoir. Et à la réflexion, cela n’a rien de bien surprenant. Le plus surprenant, c’est plutôt que les trois autres castes ne soient pas parties prenantes dans cette lutte pour la suprématie ! Mais ce sera peut-être pour l’épisode suivant...
Comme dans tant d’autres films du même genre, on n’échappe pas à la traditionnelle phase d’apprentissage pendant laquelle l’héroïne sera tout d’abord malmenée par son instructeur, avant d’en tomber amoureuse et que celui-ci succombe à ses charmes. Heureusement, cet apprentissage ne se limite pas aux combats, et le film devient un peu plus intéressant lorsque l’entraînement s’étend au domaine psychique et s’intéresse aux peurs les plus profondes des personnages. C’est là que le titre du film prend sa véritable signification, lorsqu’on comprend pourquoi les divergents peuvent représenter une menace pour le pouvoir en place, par leurs raisonnements différents et leur façon inattendue, et donc incontrôlable, de faire face aux difficultés...
On laissera donc le bénéfice du doute à ce film pas totalement convaincant mais pas inintéressant non plus, signé par un réalisateur qui nous avait habitué à mieux (avec L’Illusionniste et Limitless), d’autant qu’on retrouvera avec plaisir les acteurs, de quasi-inconnus ( à l’exception de Kate Winslet, sans doute embauchée pour jouer la tête d’affiche) mais plutôt attachants, même si Theo James (déjà vu dans Underworld : Nouvelle Ere) est presque une caricature de beau gosse (peut-être pas autant que Robert Pattinson dans Twilight, mais pas loin). Espérons qu’à la différence de Hunger Games 2, la suite de Divergente nous proposera autre chose qu’une deuxième version, à peine revisitée, du premier épisode...
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