Le Retour Des Morts Vivants (The Return Of The Living Dead)

Le jeune Freddy, qui vient de démarrer un job dans une société de fournitures médicales, est formé par Franck, qui lui montre un container reçu par erreur de l’armée. Celui-ci contient le cadavre d’un mort-vivant, résultat d’une expérience ayant mal tourné. Malheureusement, une fuite dans le container réanime un autre cadavre qui se trouvait dans une chambre froide. Devant l’impossibilité de le tuer, les deux hommes et leur reponsable décident de l’incinérer. Mais le remède est pire que le mal. La fumée qui se répand dans l’atmosphère provoque une pluie acide qui contamine à son tour le cimetière voisin dans lequel un groupe d’amis de Freddy avait improvisé une fête. Les uns après les autres, les morts sortent de leurs tombent et commencent à s’en prendre aux vivants, dans l’espoir de dévorer leurs cerveaux...
L’origine du film n’est pas très glorieuse puisque l’auteur de l’histoire, John Russo, avait co-écrit avec George Romero le scénario du célèbre La Nuit Des Morts Vivants, sorti en 1968... heureusement, Dan O’Bannon (qui fut quelques annéew plus tôt le héros deDark Star et le scénariste d’Alien) a apporté suffisamment de modifications pour que le film ne puisse être considéré comme une suite... même s’il fait clairement référence à celui de Romero, de manière plutôt asticieuse d’ailleurs, puisque les événements antérieurs au film (l’expérience menée par les militaires) sont censés être à l’origine du film de Romero* !
Car les morts vivants de Dan O’Bannon ne sont pas si morts que ça, et paradoxalement beaucoup plus difficile à tuer que ceux de son prédecessur. Ils sont beaucoup plus vifs, peuvent même parler (plus ou moins facilement selon leur état de décomposition...) et même la destruction de leur cerveau ou la décapitation ne suffisent pas à les neutraliser !
Mais ce qui change surtout dans Le Retour Des Morts Vivants par rapport au film de Romero, c’est le ton adopté par Dan O’Bannon. On n’est pas encore tout à fait dans la véritable comédie, comme ce sera le cas quelques années plus tard avec des films tels que Shaun Of The Dead ou Bienvenue à Zombieland, mais on n’en est pas très loin, avec des scènes parfois très gore mais qui prêtent plutôt à sourire et une ambiance assez rock and roll, avec des zombies qui déboulent en criant "cerveau... cerveau..." et des héros très particuliers, de la punk nymphomane à l’ancien nazi devenu entrepreneur de pompes funèbres et expert en incinération !
A cela s’ajoute une ambiance très années 80, avec une bande originale punk / new wave (un choix plutôt original à l’époque, où cette musique était quand même assez marginalisée) avec notamment des titres des Cramps et de The Damned, et des militaires aussi bêtes que nuisibles, responsables de tous les problèmes du monde (une thématique très fréquente dans les eighties).
On peut toutefois regretter un casting assez moyen (en outre très mal doublé dans la VF) d’acteurs passe-partout, à l’exception de Linnea Quigley dans le rôle de la bien-nommée Trash, qui ne passe pas inaperçue en apparaissant nue à plusieurs reprises tout au long du film, et qui deviendra une assez célèbre "scream queen" par la suite (pas toujours dans des films de bon goût, cela dit).
Evidemment, le film a un peu vieilli... car on a fait mieux (ou pire !) dans le genre dans les 30 années qui ont suivi. Mais le film réalisé par Dan O’Bannon possède encore un certain charme et un certain intérêt historique pour les "horror geeks" !
* Un clin d’oeil et un hommage peu appréciés toutefois du producteur du Jour des Morts Vivants, du même Romero, sorti quelques semaine après le film de Dan O’Bannon, qui intente alors un procès (finalement perdu) pour que le terme "mort-vivant" soit retiré du titre.