Les Messagers (The Messengers)
Pour leur premier film "hollywoodien", les frères Pang, réalisateurs de la trilogie horrifique The Eye, ont à l’évidence choisi d’assurer : ce film, pourtant produit par Ghost House, la société de production de Sam Raimi censée produire les films fantastique d’une nouvelle génération de réalisateurs, représente pour eux une prise de risque minimum... sans doute dans l’espoir de décrocher d’autres "contrats" pour d’autres films plus ambitieux et à plus gros budgets ?
On retrouve un peu de "The Eye" dans Les Messagers, avec cette thématique de personnes qui voient ce qui est invisible aux autres ...
Cette fois, ce sont les enfants qui voient ce que les adultes ne voient pas, en l’occurence des créatures fantômatiques particulièrement effrayantes. Ces enfants, ce sont un petit garçon de 5 ou 6 ans qui ne parle pas, et sa grande soeur adloescente, qui semble connaître quelques problèmes psychologiques... Dans ces conditions, comment prévenir les parents de la catastrophe qui est en train de se préparer ?
Il y a aussi un peu des oiseaux d’Hitchcock aussi, avec l’omniprésence de corbeaux particulièrement nombreux et agressifs, et un peu d’Amytiville avec cette maison au look inquiétant ! Car parmi les deux grands clichés des fims d’horreur, à savoir la famille qui emménage dans une nouvelle demeure, et la bande de jeunes en ballade, les frères Pang ont choisi le premier...
Au niveau du scénario, rien de bien original : il est même assez prévisible, et on devine assez facilement les horreurs qui ont pu se produire dans cette maison, et qui en est l’auteur. On devine aussi assez bien comment finira l’histoire du petit garçon qui, pour une raison inexpliquée (là aussi, on aura l’explication), se refuse à prononcer la moindre parole... C’est ça, Hollywood !
Pour ce qui concerne la réalisation, en revanche, les frères Pang n’ont pas cédé à la facilité. Les effets spéciaux restent discrets, mais particulièrement bien réussis. Les scènes de suspense et d’horreur sont bien dosées, bien amenées, souvent suprenantes et subtiles ... et on oublie à ce moment là la vague impression de "déjà vu" qu’on pouvait resssentir.
Le silence, notamment, est utilisé de manière assez redoutable ... Pas de bande son avec une musique d’ambiance, ni de bruitages divers, du bruit du tonnerre à la porte qui grince ... juste le silence... et quoi de plus redoutable que le silence, quand précisément on commence à guetter le moindre bruit ?
Par ailleurs, un certain nombre de scènes d’horreur sont réalisées en plein jour et en plein air, dans de superbes décors de champs de tournesol, par beau temps... Ce n’est pas à proprement parler innovant, mais c’est suffisamment rare pour être souligné.
Que retenir de ce film ? Qu’il ne renouvelle pas le genre, mais qu’il apporte quand même quelques nouveautés, ce qui est bien la moindre des choses quand un producteur comme Sam Raimi fait appel à de jeunes réalisateurs talentueux venus tout droit de Hong Kong !
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