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La Bête

Alfred E. Van Vogt
mercredi 16 janvier 2008
par Didier Giraud
popularité : 1%

Van Vogt a des qualités et défauts. Parmi ces derniers, le principal est sans doute une vilaine habitude de construire des romans en "collant" des nouvelles les unes aux autres. C’est parfois très réussi, comme dans La Faune de l’Espace. C’est parfois aussi source d’incohérences et de contradictions, comme dans La Bête, hélas ...

Cela commence avec la découverte par Jim Pendrake, un manchot doté d’une force surhumaine, d’un étrange moteur, aux capacités inexplicables, et aux effets secondaires encore plus étranges ... puisqu’à son contact le bras de Pendrake, perdu à la guerre, va repousser ! Et ce n’est qu’un début, car Pendrake va peu à peu acquérir d’autres capacités surhumaines.

Mais d’autres s’intéressent à ce fameux moteur et à ses étonnantes propriétés, à commencer par une étrange organisation et par ... le Président des Etats Unis lui-même, un dictateur en puissance qui se verrait bien acquérir l’immortalité.

Au cours de ses aventures, Pendrake ira sur la lune, ou plutôt dans la lune ... puisque dans des souterrains vivent un certain nombre de terriens venus principalement du 19ème siècle (des cow boys, donc !), téléportés par hasard par une autre étrange machine, et dirigés par un néanderthalien immortel et redoutablement intelligent, qui utilise pour exécuter ses ennemis une bête féroce étrange et terrifiante !

Voilà un aperçu des étonnantes (c’est le moins qu’on puisse dire) aventures de Jim Pendrake ... qui sont en plus concentrées dans un nombre assez réduit de pages.

Si vous faites partie des amateurs de SF rationnelle et crédible, il y a donc peu de chances que ce roman vous convienne.

On y trouve toutefois quelques idées intéressantes, certains des thèmes préférés de Van Vogt (l’immortalité, les créatures monstrueuses) et un thème central rarement abordé dans la SF.

Car la bête évoquée par le titre du roman n’est pas l’animal monstrueux dont se sert le néanderthalien pour terroriser ses ennemis. La bête, c’est la part d’animalité qui, en dépit de son évolution, subsiste chez l’être humain. Entre le néanderthalien qui symbolise cette bestialité, en dépit de son intelligence, et les entités hyper-évoluées qui ont pris contact avec Pendrake, ce dernier représente l’être humain d’aujourd’hui, un être humain à un stade intermédiaire et qui doit lutter pour atteindre un niveau d’évolution et de civilisation supérieurs, et se débarrasser de la bête qui est en lui.

On ne peut donc que regretter qu’un si beau thème ait été si maladroitement traité ...

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