Dead Zone
Adapté du roman de Stephen King, il serait facile de le classer dans la même catégorie que Christine, également adapté d’un roman de Stephen King, par John Carpenter. Mais hormis le nom de l’écrivain, la ressemblance s’arrête là. Malgré tout le respect du à Carpenter, Christine n’était qu’un honnête film fantastique. Alors que Cronenberg a fait de Dead Zone un film majeur, pas loin du chef d’œuvre.
John Smith est un homme tout ce qu’il y a de plus banal (d’où le choix de son nom, d’ailleurs… comme le Winston Smith de 1984), jusqu’au jour où un accident de la route va lui faire frôler la mort et changer sa vie. Après 5 ans passés dans le coma, il s’éveille et découvre que sa fiancée a épousé un autre homme ... mais aussi qu’une zone de son cerveau est morte (d’où le titre du roman et du film) et qu’il a désormais la capacité de voir l’avenir d’une personne lorsqu’il la touche.
Au début, son don semble une bénédiction. Il va lui permettre de sauver une petite fille d’un incendie, une équipe de jeunes hockeyeurs de la noyade, et d’arrêter un dangereux serial killer. Mais peu à peu, l’utilisation de son don semble l’épuiser. Et lorsqu’il serre la main d’un politicien ... qui sera candidat à la Présidence des Etats Unis, élu et à l’origine de l’apocalypse nucléaire, John Smith, au bord de l’épuisement et de la folie, se retrouve face à un dilemme : peut-il, doit-il tuer quelqu’un avant qu’il ne soit en position de commettre l’irréparable, plusieurs années dans l’avenir ?
On dit souvent de Cronenberg qu’il est obsédé par les mutations, les transformations organiques en tous genres. On n’en trouve pas trace ici, mis à part la lente descente aux enfers de John Smith... sans doute pour rester fidèle au roman de Stephen King.
Cronenberg, dans ce film (comme dans Faux Semblants ultérieurement) fait preuve d’une grande sobriété. Pas d’effets spéciaux spectaculaires, pas d’horreur au sens classique du terme. Mais une ambiance lourde, triste, déprimante. John Smith a beau avoir le pouvoir de prédire l’avenir et de le changer, on n’a jamais le sentiment, à aucun moment, que le film puisse bien se terminer. Peut être ne peut-il changer que l’avenir des autres, et pas le sien ?
Quant à Christopher Walken, son regard glauque contribue largement à l’ambiance dérangeante du film... Car comment réagiriez-vous, vous, face à un regard de ce genre, de quelqu’un qui dès la première poignée de main, connait tout de vous et de votre avenir ?
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A noter que le roman et le film ont donné naissance, presque 20 ans, à une série télévisée qui a duré 6 saisons, pour un total de 80 épisodes ! Pas mal, quand on connaît les exigences des américains en matière d’audience ...