Symphonie Macabre (Angel of Darkness)
Ceux qui connaissent bien Graham Masterton sont habitués aux débuts de romans qui décoiffent ... ils seront toutefois surpris de découvrir que Charles de Lint est lui aussi capable, dès les premières pages d’un roman, de terrifier ses lecteurs. Quant aux autres, ils sont prévenus : Symphonie Macabre n’est pas à mettre entre toutes les mains et mieux vaut avoir le coeur bien accroché !
On peut être un tueur en série et avoir des idées géniales. Atroces, mais géniales ... C’est le cas de Chad Baker, qui torture à mort ses victimes pour enregistrer leurs cris de douleur et s’en servir comme échantillons pour sa musique. Une musique qui selon lui serait capable de réveiller les morts, de lui apporter la révélation... Et il ne se trompait pas. Sa musique réveille effectivement quelque chose et surtout ouvre une porte lui permettant d’agir dans notre monde.
Chad Baker est la première victime de ce qui ressemble parfois à un ange, parfois à une furie, mais pas la dernière. Car tous ceux qui se trouvaient à proximité du lieu de sa mort sont peu à peu victimes d’étranges hallucinations, d’étranges rêves. Ils se retrouvent dans un lieu étrange, une version déserte et dévastée de la ville qu’ils connaissent, un lieu hanté par cette créature vengeresse qui semble désormais s’en prendre à tous ceux qui passent à sa portée. Car il ne s’agit pas de rêves, ni d’hallucinations. Et personne ne semble à l’abri...
Est-il utile de le préciser ? Avec un tel début, on se retrouve très vite "scotché" ! Et les personnages principaux sont suffisamment complexes pour être réalistes, qu’il s’agisse des gentils plutôt sympathiques ou des méchants particulièrement antipathiques ... car il n’y a pas que Chad Baker qui a un esprit tordu dans ce roman, loin de là !
S’il fallait absolument trouver un défaut à ce roman... on pourrait lui reprocher le caractère un peu répétitif et donc finalement prévisible des actes de l’ange / furie. Mais sur 250 pages, ce n’est qu’un détail. Car Symphonie Macabre fait partie de ces romans qu’on ne lâche plus, une fois commencés, jusqu’à ce qu’on en aie lu le dernier mot de la dernière page. Et cela en vaut la peine, car la fin du roman est aussi superbe et intelligente que son début était surprenant et horrifiant, ce qui fait de Symphonie Macabre est des meilleurs romans dans son genre, l’égal des meilleurs Masterton ou Koontz.
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