Edward Aux Mains d’Argent
Créature artificielle inventée par un savant un peu fou, Edward a de grands yeux noirs, un teint très pâle et des ciseaux à la place des mains. Mais il a aussi un conscience, une âme ... et un don très particulier : il taille tout ce qui passe à sa portée, et le transforme en véritable en véritable oeuvre d’art Des buissons pour commencer ... puis les poils des chiens avant de s’attaquer aux chevelures de leurs maîtresses ! Grâce à ce talent très particulier, le jeune homme à l’apparence pourtant inquiétante devient rapidement la coqueluche de son quartier, après être sorti du château où il avait vécu en reclus jusqu’alors ...
Il ya des films qui marquent le cinéma et Edward Aux Mains d’Argent en fait partie, indéniablement. Tim Burton avait déjà inventé un univers visuel assez particulier avec Beetlejuice et il fera à nouveau ensuite avec Charlie et la Chocolaterie, mais sa plus grande réussite est sans conteste Edward Aux Mains d’Argent. Vingt ans après, des réalisateurs continuent de s’inspirer de l’ambiance très particulière de Suburbia (du mot "suburb" qui signifie banlieue) ... qu’on retrouve par exemple dans la fameuse rue de Wisteria Lane, dans Desperate Housewives.
Mais au delà de ces maisons à la propreté parfaite et aux tons pastels (sans parler des voitures aux couleurs assorties), c’est bien entendu à une certaine forme de conformisme à laquelle s’attaque Tim Burton. Car face à tous ces banlieusards occupés à tondre leurs pelouses et à entretenir leurs barbecues et à leurs épouses préoccupées par leur coupe de cheveu, Edward, ses ciseaux et son look à la Robert Smith (le chanteur de Cure, auquel Alex Proyas a lui aussi rendu hommage dans The Crow) symbolisent la marginalité. Une marginalité acceptée au début, alors qu’Edward semble entrer dans leur jeu, mais qui finira par être rejetée.
Cela dit, il ne fautr pas voir non plus dans Edward Aux Mains d’Argent une violente satyre sociale ou une critique d’un certain mode de vie américain. Le film est avant tout un conte destiné à émouvoir les spectateurs et, de ce point de vue là aussi, Tim Burton atteint son objectif, avec de nombreuses scènes emplies d’une magie impossible à décrire en quelques lignes.
Et même si le talent du réalisateur y est pour beaucoup, les acteurs méritent d’être salués pour leur performance. Johnny Depp n’était pas encore la star qu’on connaît... mais à peine sorti de 21 Jump Street, ce rôle d’Edward a marqué le début d’une longue complicité avec Tim Burton (qui fera appel à lui notamment pour Sleepy Hollow ainsi que Charlie et la Chocolaterie) et a surtout révélé son formidable talent d’acteur. Quant à Winona Ryder, elle est aussi émouvante dans ce film qu’elle avait été drôle dans Beetlejuice ! Et il ne faudrait surtout pas oublier Vincent Price, figure légendaire des films fantastiques de la Hammer dans les années 50 et 60, qu’on retrouve ici, évidemment, dans le rôle du savant fou... ce qui démontre une fois de plus que Tim Burton est avant tout un amoureux du cinéma qui ne rate jamais une occasion de rendre hommage à ceux qui ont marqué son histoire !
Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce film très riche. Mais le plus simple et le mieux... c’est encore de le voir ou de le revoir !
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