Shocker
Un tueur en série particulièrement sanguinaire et intelligent, qui sévit à Los Angeles, finit par s’en prendre à la famille du policier qui le traque. C’est sole fils du policier, Jonathan, dont les rêves prémonitoires vont lui fournir de précieux indices, qui va permettre son arrestation... malheureusement trop tard, après que sa petite amie ait été à son tour victime du tueur, Horace Pinker. Ivre de vengeance, Jonathan demande à assister à l’exécution de Pinker, dont l’esprit survit inexplicablement à la chaise électrique et peut désormais se propager de corps en corps, via l’électricité et même les ondes hertziennes. C’est un combat à mort qui s’engage alors entre Jonathan et Pinker, qui lui aussi veut désormais se venger de celui qui l’a envoyé à la mort !
Réalisé sans trop de moyens, Shocker parvient à surprendre agréablement par son scénario complètement déjanté. Un peu comme dans L’Amie Mortelle, Wes Craven mélange allègrement les genres. On y retrouve quelques scènes d’horreur oniriques qu’on croirait sorties de Freddy, ainsi que l’idée déjà exploitée dans Hidden en 1987 d’un esprit malfaisant passant de corps en corps (il s’agissait d’un parasite extra-terrestre dans le film de Jack Sholder), idée qu’on retrouvera également dans Le Temoin Du Mal en 1998, avec cette fois l’esprit d’un démon. On y retrouve aussi un étrange lien quasi-télépathique entre Pinker et Jonathan, l’esprit fantôme de la petite amie du héros, ainsi qu’une étonnante capacité du tueur à se déplacer via l’électricité et - encore plus surprenant - via les ondes hertziennes et les télévisions !
Cela peut faire beaucoup en un seul film pour le spectateur "de base", ce qui peut expliquer le faible succès rencontré par le film. En revanche, l’amateur de fantastique débridé y trouvera son compte, avec une scène finale d’anthologie, dans laquelle Pinker et Jonathan se livrent à une incroyable course poursuite en traversant diverses émissions télévisées !
Les fans de Wes Craven noteront avec plaisir la présence d’Heather Langenkamp, alias Nancy Thmpson, célèbre héroïne de la saga des Freddy. Et les fans de la série X-Files reconnaîtront dans le rôle d’Horace Pinker celui qui deviendra quelques années plus tard Skinner, le chef des agents Scully et Mulder ! On notera également les apparitions de Ted Raimi (le frère de Sam Raimi) et de Jessica Craven, la fille du réalisateur. Quant à Peter Berg (Jonathan Parker), il s’illustrera quelques années plus tard en réalisant Hancok.
Quant au film lui-même, il bénéficie du savoir-faire - et par moments du brio - du réalisateur, toujours particulièrement à l’aise dans les scènes de suspense et d’horreur. Certains apprécieront (et d’autres pas...) l’ambiance très "eighties" due à une bande son parfois un peu envahissante et très hard rock, dans laquelle on retrouve des titres d’Iggy Pop, de Voodoo X, de Bonfire, de Megadeth et même d’un groupe éphémère dans lequel on trouvait Paul Stanley, de Kiss !
On pourra toutefois regretter que Wes Craven ait parfois cédé à la facilité avec un peu trop d’emprunts à ses propres films ou ceux d’autres réalisateurs, qu’il s’agisse de Jack Sholder avec Hidden ou de Cronenberg avec Videodrome... Cela gâche un peu le plaisir qu’on éprouve en regardant ce Shocker qui, par ailleurs, s’avère tout à fait plaisant, rythmé et parfois - mais parfois seulement - original et surprenant.
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