Absolom 2022 (No Escape From Absolom)
En 2022, Robbins, un soldat appartenant à un corps d’élite, abat son officier supérieur qui n’avait pas voulu tenir compte de son avis et avait poursuivi une mission ayant conduit au massacre de civils innocents. Il se retrouve condamné à purger une peine d’emprisonnement sur Absolom, une île qui est également une prison, gérée par une société privée. Une prison sans murs et sans gardiens, où les condamnés sont livrés à eux-mêmes. Regroupés en deux clans, les insiders, qui tentent de vivre en communauté en préservant un semblant de civilisation, essaient de résister aux assauts des outsiders, six fois supérieurs en nombre chez lesquels règne la loi du plus fort et, à l’occasion, la pratique du cannibalisme. Lorsque Robbins est débarqué sur Absolom, il fait d’abord connaissance avec les outsiders et leur chef Malek, avant de s’évader et de rejoindre les insiders, dirigés par un homme qui se fait appeler Père. Mais Robbins est un individualiste forcené qui se méfie de toute forme d’autorité …
Ceux qui comparent Absolom 2022 à Mad Max se sont sans doute contentés de jeter un œil à la bande annonce. A l’exception des costumes, effectivement assez similaires à ceux de Mad Max 2, des différents habitants de l’île (sombre pour les outsiders, clairs pour les insiders … comme c’est original !), le film n’a aucun rapport avec la saga de George Miller. D’ailleurs, le seul moteur V8 que l’on aperçoit sur Absolom est en panne et est censé équiper un bateau !
En revanche, Absolom 2022 partage un certain nombre de points communs avec New York 1997 de John Carpenter, puisqu’il nous décrit un univers carcéral livré à lui-même et dans lequel règne la plus totale anarchie, avec en plus un héros issu, comme le fameux Snake Plissken, des forces spéciales et ayant un tempérament rebelle à l’autorité ! Et comme le film de Carpenter, Absolom nous offre en filigrane une assez jolie critique de la société américaine et notamment des risques liés à l’exploitation de prisons par des société privées (comme l’avait fait également l’année précédente le trop souvent sous-estimé Fortress de Stuart Gordon avec Christophe Lambert). Car le directeur d’Absolom ne se contente pas de veiller à ce que personne ne s’évade de sa prison… il prend en plus un plaisir pervers à pousser les deux clans à se battre entre eux, partant aussi du principe qu’il vaut mieux diviser pour régner … En outre, le film propose une réflexion intéressante (quoi que plutôt légère) sur l’opposition entre deux formes de société, l’une violente et anarchiste et l’autre plus douce et paternaliste. Malheureusement, le réalisateur cède un peu trop facilement au manichéisme, alors qu’il aurait sans doute été intéressant de montrer que la seconde aussi pouvait mener à une forme de dictature…
Comme Mad Max 2 et comme New York 1997, Absolom 2022 est un film d’action. Mais même si les scènes de combat et de batailles sont plutôt efficaces (sans être transcendantes), son principal atout réside dans son casting. Ray Liotta y est très bien, mais les seconds rôles le sont tout autant, si ce n’est davantage ! Quasiment tous sont excellents, à commencer par Stuart Wilson, qui interprète un Malek aussi cruel que séduisant, avec son sourire éclatant et son humour parfois très noir et teinté d’une ironie mordante. Lance Henriksen est, comme souvent, irréprochable dans son rôle de chef à la fois sage, psychologue et protecteur. Et même les personnages secondaires parviennent à attirer l’attention, comme Jack Shepard dans le rôle de Dysart, qui est un peu le « mécano » à tout faire du village des insiders, le jeune Casey (Kevin Dillon) complètement beat d’admiration devant Robbins ou encore le très antipathique Directeur d’Absolom, interprété par Michael Lerner, dont le visage est bien connu des amateurs de fantastique, sans oublier Kevin J. O’Connor dans le rôle de Stephano...
C’est vrai que bien avant et depuis, il y a eu pléthore de films à l’intrigue où à l’esthétique similaires et qu’on peut avoir l’impression avec Absolom 2022 de revoir des images déjà vues et revues des dizaines de fois. C’est un peu vrai … comme on a vu des dizaines de fis des flics et des voyous, des cow boys et des indiens. On continue pourtant à produire d’excellents polars et d’excellents westerns et de la même manière, Abslom 2022 vaut mieux que sa réputation et mérite d’être découvert !
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