Star Cruiser
Alors qu’une guere spatiale fait rage depuis plus de 50 ans, Rick Walker a décidé de quitter l’armée après avoir participé à une mission suicide qui a coûté la vie à la plupart des membres de son escadron. Devenu mercenaire, il est embauché pour une mission qui semble relativement simple : amener une ambassadrice chargée de conduire des négociations de paix à bord du vaisseau amiral de la flotte. Mais Rick Walker n’a pas de chance. Il va se retrouver pris au beau milieu d’un complot visant à faire échouer les négociations, et retrouver à cette occasion celui qui avait ordonné la mission suicide, quelques années auparavant ...
Il serait sans doute facile de classer ce film parmi les "nanars sympas" en se moquant gentiment de quelques maladresses et d’un aspect par moments à la limite de l’amateurisme. Mais l’histoire de ce film est tellement sympathique.... Comment pourrait-on dire du mal de ce rêve de gosse qui a mis apparemment un certain nombre d’années à voir le jour ? Jack Moik, le réalisateur, portait en effet ce projet depuis une quinzaine d’années, qu’il a tenté de faire aboutir seul, puis avec une poignées d’étudiants. Et alors qu’il n’y croyait sans doute plus, il a fini par réaliser son rêve et a choisi par la même occasion d’en devenir le héros !
En choisissant un titre commençant par "Star", Jack Moik a clairement affiché ses influences et ses références : Star Trek**, Star Wars et Starship Troopers. Et la liste des emprunts aux uns et aux autres serait longue comme le bras : le design de certains vaisseaux, celui des armes ou de certains costumes, le "vortex" permettant de se déplacer plus vite que la lumière, le côté désabusé du personne du mercenaire, certains décors*, certaines scènes et même le nom du héros et la bande son du film rappelleront immanquablement aux fans de space opera les univers de leurs sagas préférées ! Et on pourrait ajouter à l’ensemble une autre influence : celle du jeu vidéo et notamment de jeux de combat spatial tels que Wing Commander, qui a d’ailleurs donné lieu à une adaptation cinématographique finalement assez proche, sur la forme comme sur le fond, de ce Star Cruiser.
Visuellement, le film est assez inégal avec certains effets spéciaux plutôt réussis (et même parfois très réussis, comme l’aspect hyper-réaliste de l’intérieur des cockpits) et d’autres beaucoup moins bien réalisés et qui "sautent" malheureusement aux yeux des spectateurs... un écart sans doute d’autant plus grand que certaines scènes, tournées il y a plusieurs années avec des technologies et des supports aujourd’hui dépassés, côtoient des plans réalisés récemment en numérique.
On pourrait faire la même remarque concernant les acteurs. Jack Moik n’est pas Harrison Ford, ni par son physique et son charisme, ni par son jeu d’acteur... Et les autres acteurs ne sont guère meilleurs !
Et pourtant... il y a quelque chose dans ce film qui retient l’attention. Comme si la passion de Jack Moik était communicative. Car en dépit d’un budget sans doute famélique, l’ambition manifeste qui transpire dans ce petit film qui tente, envers et contre tout, de se hisser à la hauteur de ses célèbres modèles, parvient par moments à atteindre son but. Alors on se dit qu’on aimerait revoir Jack Moik, peut être pas à l’écran, mais aux manettes d’un film doté d’un budget un peu plus conséquent, avec des acteurs confirmés. On aurait peut être une bonne surprise ...
* Encore un film tourné à Lanzarotte ! Décidément cette superbe île très volcanique des Canaries séduit de plus en plus de réalisateurs de films de SF !
** C’est sans doute du côté de Star Trek qu’il faut chercher les influences les plus fortes, que ce soit par les thématiques développées par le film (rejet de la guerre, convoyage d’une ambassadrice qui se révèle être une cyborg, un héros rebelle à l’autorité) ou son ambiance musicale... C’est suffisamment rare pour être souligné !
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