Exit Humanity

Pour le jeune Edward Young, de retour chez lui, la guerre de sécession vient de prendre fin. Mais le pire est à venir, car sa femme, puis son fils vont être victimes des morts-vivants qui viennent de faire leur apparition edans la région. Anéanti, Edward n’a plus qu’une seule idée : amener les cendres de son fils aux chutes de Ellis Falls, où selon lui il pourra reposer en paix. Commence alors un long voyage qui va l’amener, peu à peu, à reprendre goût à la vie...
Sur le fond, des zombies au far west, ce n’est pas nouveau puisqu’on avait déjà eu notamment Undead Or Alive ou encore Abraham Lincoln vs. Zombies ! Mais sur la forme, en revanche, le film de John Geddes se démarque nettement de la quasi-totalité des productions du même genre, qu’il s’agisse de blockbusters ou de séries B.
Mieux vaut donc prévenir les fans de Walking Dead et de la saga Resident Evil : on ne trouve dans Exit Humanity quasiment pas de scène horrifique (du moins au sens habituel du terme... car achever son propre fils devenu mort-vivant doit être relativement horrible), ni de scène d’action et d’effets spéciaux spectaculaires. Exit Humanity est un film lent, intimiste, parfois même minimaliste, qui s’intéresse avant tout à la psychologie de ses personnages et dans lequel les zombies ne sont finalement qu’un prétexte à une réflexion sur la perte des êtres chers, le deuil, le pardon.
Mais si pour cela John Geddes n’a eu besoin que d’un budget très limité, cela ne signifie pas pour autant que le film est baclé, bien au contraire. Car les choix du réalisateur, l’ambiance qu’il a su donner à son film, sont parfaitement cohérents avec son message. Pour nous raconter le parcours de son héros, le réalisateur nous plonge en effet dans le journal intime que celui-ci écrit au jour le jour, illustré de ses dessins qui par moments s’animent à l’écran. Et la majeure partie du film se déroule dans la pénombre, soit de nuit, soit de jour mais dans la forêt. C’est très pratique pour dissimuler la pauvreté des effets spéciaux, qui se résument à quelques maquillages... mais c’est aussi parfaitement adapté à son scénario. Car au propre comme au figuré, Edward Young ne reverra le jour qu’à la fin du film et de son périple.
Et même si entre-temps, il aura rencontré un homme et sa soeur, un général ayant entrepris avec quelques hommes de trouver une remède à l’épidémie en menant des expériences sur des prisonniers et même une soi-disant sorcière, les amateurs d’horreur et d’action ne trouveront pas grand chose à se mettre sous la dent. Car là n’est pas le propos du film, tout simplement.
Là où John Geddes fait preuve de talent, c’est qu’il parvient à éviter les pièges de ce genre de film, les lenteurs inutiles et excessives, les gros plans et les regards silencieux qui s’éternisent. Sans jamais en faire trop, il parvient à faire passer les émotions de ses personnages sans jamais sombrer dans le mélodrame, à l’image de la bande son du film, discrète, sobre et efficace, mais aussi du jeu des acteurs. En effet Dee Wallace et Bill Moseley, notamment (deux spécialistes du film "de genre"), interprètent leurs personnages avec beaucoup de retenue, bien loin de leur registre habituel !
Il n’est donc pas nécessaire d’être fan de zombies pour apprécier Exit Humanity. Mais si vous êtes fan de zombies et que vous avez envie de voir une variante sur ce thème, sortant un peu de l’ordinaire, alors il serait dommage de passer à côté du film de John Geddes, un réalisateur qui promet beaucoup...
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