Frankenweenie
Victor, le jeune fils de la famille Frankenstein, n’a qu’un seul ami : son chien Sparky. Malheureusement, Sparky meurt, renversé par une voiture. Mais le professeur de sciences de Victor va lui rendre l’espoir, en montrant au cours d’une expérience les effets de l’électricité sur les muscles d’une grenouille morte. Victor déterre alors Sparky et utilise la foudre pour le ressusciter. Et le miracle se produit : Sparky revient à la vie. Mais les ennuis ne font que commencer car les camarades d’école de Victor vont eux aussi se livrer à des expériences du même genre...
En 1984, Tim Burton avait réalisé une première version de Frankenweenie sous forme de court-métrage, pour Disney, qui s’était alors empressé d’enterrer le projet, jugé trop sombre, trop macabre. Peut-être l’était-il, d’ailleurs... et on ne saura jamais si le public de l’époque aurait été mûr pour quelque chose d’aussi décalé.
Mais Tim Burton a de la suite dans les idées, il n’a jamais abondonné son projet et curieusement, c’est finalement avec Disney qu’il l’a réalisé, après s’être réconcilié avec le studio qui lui a confié la réalisation d’Alice Au Pays Des Merveilles.
Et bien lui en a pris, car ce Frankenweenie est une franche réussite. Même si on considère qu’il ya un petit côté déjà vu, tant au niveau technique d’animation qu’au niveau esthétique, car depuis L’Etrange Noël de Monsieur Jack et bien d’autres films de Tim Burton on connaît désormais bien son univers si caractéristique, on se laisse prendre par l’ambiance paerticulière qui se dégage de ce film.
Avant tout, Frankenweenie est un hommage aux vieux films d’horreur, ces films en noir et blanc dont les effets spéciaux étaient bricolés avec trois bouts de ficelle. Et les amateurs reconnaîtront un vampire, un loup-garou, une momie, d’étrange créatures qui pourraient être sorties d’un lac noir (avec un petit côté Gremlins aussi)... et même une créature gigantesque tout droit sortie des films japonais des années 60 ! Du coup, les choix du stop-motion comme technique d’animation (prise de vue image par image), ainsi que du noir et blanc, s’avèrent particulièrement judicieux et confèrent au film un charme rétro qui colle parfaitement au thème traité. Et cela n’empêche pas Tim Burton d’innover en tournant son film avec ... un appareil photo numérique Canon d’une valeur de 3000 euros !
Pourtant, on ne peut pas dire que ses personnages soient séduisants. Ils sont même plutôt moches, voire franchement inquiétants avec leurs gros yeux globuleux, à l’image de cette petite fille étrange accompagnée d’un chat tout aussi bizarre... Et même si la première partie du film s’avère assez prévisible et convenue, la seconde est suffisamment prenante et surprenante pour balayer toutes les réticences, d’autant que la bande son signée (comme toujours) Danny Elfman, omniprésente, fonctionne à la perfection.
Il est comme ça Tim Burton. Il va jusq’au bout de ses idées, même 30 ans après. Et il fait toujours appel aux mêmes personnes. Danny Elfman pour la musique mais aussi, pour les voix, Catherine O’Hara (la mère de famille déjantée dans Beetlejuice), mais aussi Michael Keaton (Beetlejuice encore, Batman et Batman, Le Défi) et bien entendu Winona Ryder (Beetlejuice, toujours, et bien entendu Edward Aux Mains d’Argent). On serait presque surpris qu’il n’ait pas réussi à "caser" Johnny Depp !