L’Etoile De Pandore 1 - Pandore Abusée ( Pandora’s Star )
L’humanité, après avoir découvert le secret des trous de ver et d’une forme de résurrection et d’immortalité, a peu à peu colonisé l’espace, formant une entité nommée le Commonwealth et cohabite sans difficultés sur de nombreux mondes avec d’autres espèces. Ou presque... car certains sont inquiets. Un mouvement terroriste s’est même formé, persuadé que l’ange des hauteurs, un vaisseau spatial extraterrestre intelligent, complote contre l’humanité. Et ce fragile équilibre va être rompu par un évenementy incroyable : un système solaire entier disparaît, emprisonné par un champ de force gigantesque. Qui en est à l’origine ? Pourquoi ? Pour le découvrir, le Commonwealth se lance dsns la construction d’un vaisseau spatial plus rapide que la lumière afin de se rendre sur place...
Enorme. C’est sans doute l’adjectif qui décrit le mieux cette saga de Peter F. Hamilton. Enorme par le nombre total de pages qui la constituent pour commencer, l’auteur étant apparemment, comme Stephen King, incapable de s’exprimer en dessous de 600 ou 700 pages ! Enorme également par le nombre de personnages (qui se compte en dizaines) et d’intrigues parallèles. Enorme enfin par le nombre d’idées manipulées par l’auteur dans ce roman.
Peter F. Hamilton n’invente rien et ne révolutionne pas le genre. Il s’intéresse assez peu (juste ce qu’il faut, en fait) aux conséquences économiques, sociales, politiques ou philosophiques des idées qu’il introduit dans son roman et privilégie l’action... mais c’est propre au genre du space opéra et on ne va donc pas le lui reprocher !
Surtout que la plupart sont quand même assez fascinantes, comme ces planètes reliées entre elles par des trains traversant des trous de vers (même si Dan Simmons déjà imaginé le même genre de phénomène dans les suites d’Hypérion, avec un fleuve s’écoulant sur plusieurs planètes et des maisons dont les pièces donnaient sur différentes planètes)... ou encore cette technologie permettant de sauvegarder la mémoire d’un individu et de la restaurer dans un corps cloné et rajeuni (là aussi, un thème développé par de nombreux écrivains de SF, sous des formes diverses et variées).
Pour ce qui est des extra-terrestres et des personnages, Peter F. Hamilton est tout aussi imaginatif, avec les étonnants Silfens et leurs chemins permettant eux ausi de traverser l’espace ou encore les Raiels dénués d’émotions, sauf ceux qui y sont devenus accros, qu’ils expérimentent en absorbant tout ou partie d’une mémoire humaine, avec cette enquêtrice génétiquement (et illégalement) modifiée ou cet astronaute de la NASA, membre du premier vol habité sur Mars, se retrouvant face à face sur la lanète rouge avec l’inventeur du trou de ver lors de sa première expérience !
Et si Peter F. Hamilton a un talent, c’est bien d’arriver à former un ensemble cohérent - et même crédible ! - avec tous ces éléments totalement disparates, à faire peu à peu se joindre les différentes intrigues parallèles. Il faut aussi lui rendre justice : il explore avec habilité les conséquences sur la société de quelques unes des idées qu’il développe : la fin du mariage tel qu’on le connaît (assez logique dans une société d’immortels), une conception du meurtre assez différente de la nôtre... On trouve même quelques propose politiques, mais sans qu’on sache s’il faut les attribuer aux personnages seulement, ou s’ils reflètent les idées de l’auteur.
Le seul point faible du roman est que tout cela tarde un peu à se mettre en place. Non pas que les 300 ou 400 premières pages soient ennuyeuses... mais le récit ne "décolle" véritablement que dans la seconde partie, qui devient alors franchement passionnante. Vous voilà donc prévenu(e) : il vous faudra peut être patienter un peu avant de vous retrouver totalement immergé(e) dans le roman... mais sachez que l’aventure qui vous attend par la suite en vaut la peine !
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