Le Dernier Chasseur De Sorcières

Au moyen-âge, en pleine épidémie de peste, des guerriers traquent des sorcières qu’ils rendent responsables de la maladie. L’un d’eux, Kaulder, parvient à tuer leur reine, mais celle-ci a le temps de lui lancer une malédiction qui le rend immortel, lui qui voulait mourir après avoir perdu tous les siens... 800 ans plus tard, humains et sorcières ont conclu une trève et Kaulder veille à ce qu’elle soit respectée, aidé par un ordre secret de prêtres. Son assistant et ami, Dolan 36, a passé une cinquantaine d’années à ses côtés et s’apprête à prendre sa retraite, mais il est attaqué par un mystérieux agresseur et est victime d’un sort. Kaulder n’a que deux jours pour le sauver, avec l’aide de son successeur, Dolan 37...
Un budget de 90 millions de dollars et un casting haut de gamme, avec notamment Elijah Wood dans le rôle du "jeune" Dolan et Michael Caine (décidément abonné aux rôles de serviteur / assistant / confident) dans celui du "vieux" Dolan, sans oublier Rose Leslie (alias Ygritte dans Game Of Thrones), atout charme de ce film... et un titre digne d’une série B, avec comme tête d’affiche un spécialiste du film d’action, célèbre auprès des fans de SF pour son rôle de Riddick : voilà le paradoxe de ce film qu’on a un peu de mal à situer.
Certes, il s’agit d’un blockbuster, mais les scènes d’action ne sont pas si nombreuses que ça et les effets spéciaux ne sont pas si spectaculaires que ça, ce qui est presque reposant dans le paysage cinématographique actuel dans lequel les super-héros se succèdent les uns aux autres... On a l’impression que Breck Eisner (réalisateur du plutôt réussi The Crazies) a fait preuve d’une certaine ambition et tenté d’insuffler à son film un peu de nouveauté, de s’écarter (un peu) des sentiers battus. Les personnages sont plutôt intéressants, le scénario assez riche et bien construit, même s’il n’est pas d’une originalité folle... Quant aux sorcières, elles possèdent quelques pouvoirs assez inattendus et leur look est parfois surprenant, avec un aspect très "végétal" par moments, qui donne au film une ambiance qu’on pourrait qualifier de "celte", renforcée par la présence de deux acteurs britanniques (dont une rousse d’origine écossaise !).
Le problème, c’est qu’il n’est pas allé assez loin. Le scénario, par exemple, reste assez prévisible (la trahision finale de Dolan 37 ne surprendra personne). Du coup, on se retrouve avec un objet cinématographique qui n’est ni un film de super-héros (on aura bientôt droit à la vision de la magie selon Marvel avec Docteur Strange), ni un film d’action pure à la Van Helsing, ni un film d’horreur et qui reste toute de même assez formaté "blockbuster grand public"... bref, un film qui manque un peu trop de personnalité pour être autre chose qu’un divertissement. Mais un divertissement agréable, cela dit !
Car entre le conseil des sorcières et l’ordre des Dolan, la sorcière qui "marche dans les rêves" et quelques autres détails du même genre, le film de Breck Eisner ne manque pas de bonnes idées. Et par son charisme et sa décontraction, Vin Diesel apporte une dose de second degré qui est la bienvenue.