Dune - Chroniques de Caladan - Le Duc
Invité sur la planète Otorio pou l’inauguration du Musée Impérial à la gloire de la dynastie Corrino et d’Empereur Shaddam IV, le Duc Leto Atréides s’y rend à contrecoeur, n’ayant que peu de goût pour les mondanités... Lorsque le terroriste Jaxson Aru provoque la chute sur le musée de débris spatiaux, le musée est détruit et l’Empereur échappe de justesse à la mort, grâce à l’intervention de Leto. De nombreuses. Mais de nombreux dirigeants de grandes familles ont trouvé la mort lors de l’attentat et doivent être remplacés. Alors que les complots commencent à se multiplier, Leto se dit qu’il pourrait y avoir une opportunité pour lui et surtout pour son fils de donner à la famille Atréides la place qu’elle mérite au sein de l’Imperium. Au même moment, sur la planète des Bene Gesserit, la vieille révérende mère Lethea, au bord de la mort de la folie mais douée de prescience, réclame le retour de Jessica. Selon elle, Jessica et son fils (qui n’aurait jamais du naître, Jessica ayant reçu l’ordre d’engendrer une fille), représentent une menace pour l’existence même de leur Ordre. Le coeur brisé de devoir quitter son Duc, Jessica obéit et part vers Wallach IX, alors que Leto et Paul doivent faire face à une crise inattendue. Il semblerait en effet qu’une drogue particulièrement puissante et mortelle soit produite sur leur planète, Caladan...
Si on y réfléchit bien à la lecture du roman de Frank Herbert, une question se pose : pourquoi donc l’Empereur Shaddam IV a-t-il décidé de s’en prendre au Duc Leto Atréides en lui tendant un piège sur la planète Arrakis, avec la complicité du Baron Harkonnen ? En effet, le Duc Leto a toujours été décrit comme un dirigeant homme particulièrement loyal et fidèle à ses engagements, à la tête d’une famille relativement mineure, se contentant de régir la seule planète de Caladan, qui plus est...
Le mystère s’épaissit d’autant plus que, dès les premières pages, Leto sauve la vie de l’Empereur, lors d’une action terroriste visant à déstabiliser son régime ! On découvre que l’auteur de l’attentat n’est autre que le fils de la directrice de la puissante CHOM et qu’une drogue mortelle est produite sur Caladan... autant d’événements dont il n’a jamais été question dans le Dune d’Herbert père, ni d’ailleurs dans ses romans suivants !
C’est un peu la limite de l’exercice consistant à tenter d’expliquer les raisons qui ont conduit Shaddam à retirer la gestion d’Arrakis aux Harkonnen pour la confier aux Atréides, avec la conclusion que l’on connaît... Mais si on met de côté cette petite réserve, il faut bien avouer que ce nouveau roman du duo Brian Herbet / Kevin J. Anderson fait mouche, une nouvelle fois et s’avère tout à fait passionnant, dans un style toujours aussi fluide et agréable à lire.
Il faut dire qu’avec des événements se déroulant un an avant Dune, tous les personnages principaux sont présents : les familles Atréides et Harkonnen bien entendu, mais aussi tous les personnages secondaires auxquels les fans sont si attachés : Duncan Idaho, Gurney Halleck, le mentat Thufir Hawat, le docteur Yueh (qui, au début du roman, n’est pas encore devenu le traître qu’on connaît), mais aussi l’empereur lui-même, son ami le Comte Fenring, la révérende mère Helen Gaius Mohiam, le "mentat tordu" Piter de Vries et même le contrebandier Esmar Tuek !
Et on découvre aussi quelques autres dirigeants de grandes maisons, qui auront sans doute un rôle grandissant dans les romans suivants (puisqu’il s’agit d’une trilogie) et sans doute dans la popularité croissante du Duc Leto au sein du Landsraad, popularité qui aurait été à l’origine de la décision de Shaddam de l’éliminer...
L’univers de Dune poursuit donc son expansion... et tant qu’elle sera de cette qualité, les lecteurs ne s’en plaindront pas !