Silent Running (Et la Terre Survivra)
Dans un avenir assez éloigné, la vie végétale a disparu de la surface de la planète. Un programme destiné à reboiser la Terre est en cours, au moyen de serres géantes en orbite dans l’espace. Malheureusement, le programme est abandonné, les vaisseaux spatiaux participant au programme devant retrouver un usage commercial. Parmi les 4 hommes composant l’équipage du Valley Forge, l’un d’eux, Freeman Lowell, refuse d’obéir aux ordres. Il élimine les trois autres et se retrouve seul avec trois drones qui vont devenir ses compagnons. Il n’a qu’une seule idée en tête : préserver sa fôret...
Lorsque le film démarre sur une musique douce de Joan Bez, avec des gros plans sur des fleurs et de jolis petits lapinous, on se dit qu’on est peut être mal barrés avec ce film sorti au début des années 70 !
Puis un plan allant en s’élargissent nous montre de quoi il s’agit, dévoilant les immenses vaisseaux spatiaux et leurs serres, sur une musique des plus macabres et une voix off qui fait la déclaration suivante :
"En ce premier jour d’un nouveau siècle nous demandons humblement pardon. Sur la Terre nous avons détruit toutes les forêts de ce qui était autrefois notre belle nation. Nous prions pour que les arbres qui survivent ici dans l’espace puissent un jour retourner sur cette terre maudite qui les a rejetés. En attendant ce jour de grâce, que Dieu bénisse ces jardins et ces hommes courageux qui dans les ténèbres du cosmos veillent sur les derniers vestiges du monde végétal."
Comme on dit : "ça calme"... Et à ce moment là du film, en principe, tout fan de SF qui se respecte est parcouru par un frisson !
Douglas Trumbull, qui avait officié sur les effets spéciaux de 2001, l’Odyssée de l’Espace quelques temps auparavant, nous livre ici une oeuvre très personnelle, unique, atypique, forte et qui prendra sans doute, hélas, davantage de signification encore dans les années et les décennies à venir, au fur et à mesure de la dégradation de notre écologie.
Silent Running (parfois connu sous le titre "Et la terre Survivra") vaut autant par la beauté formelle de ses images et la perfection de ses effets spéciaux que par la qualité de son scénario écrit par Trumbull avec l’aide de deux jeunes scénaristes de talent, Michael Cimino et Steven Bochco (créateur de séries célèbres dans les années 80 et 90).
La prestation inspirée de Bruce Dern mérite également d’être soulignée, d’autant que les deux tiers du film reposent presque intégralement sur ses épaules, après qu’il se soit débarrassé de ses équipiers (dont un certain Ron Rifkin, qui deviendra célèbre beaucoup plus tard dans le rôle d’Alvin Sloane, dans la série Alias).
Entouré de ses drones (qui ont un petit air de famille avec un certain droïde qui apparaîtra 5 années plus tard), Lowell va devoir tenter de survivre, d’échapper à la folie qui le guète et de préserver la forêt abritée par l’unique serre qu’il est parvenu à sauver de la destruction.
Le film ne nous dit pas s’il y parviendra, dans un final superbe et émouvant, qui laisse cependant une petite place à l’espoir, résidant entre les mains d’un petit robot fragile programmé pour veiller sur une forêt dérivant dans l’espace comme une bouteille jetée à la mer...
Evidemment, les amateurs d’action, de combats spatiaux et d’effets pyrotechniques spectaculaires ne trouveront pas leur compte dans ce film au rythme parfois presque aussi lent que celui de 2001. En revanche, ceux qui apprécient la SF qui fait réfléchir en nous montrant, avec des hypothèses poussés à leurs extrêmes limites, à quoi pourrait ressembler notre avenir, ceux là devraient trouver leur bonheur avec Silent Running !
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