Dog Soldiers
Cooper, un jeune soldat, échoue à sone examen d’entrée dans les forces spéciales, recalé par un instructeur sadique qui lui demandait d’abattre un chien sans aucune raison. Quelques mois plus tard, dans la campagne écossaise, alors qu’il effectue avec 5 autres hommes une mission d’entraînement. Cooper découvre les restes affreusement mutilés d’une autre patrouille. Rapidement, ils se rendent compte qu’ils ont affaire à une menace terrifiante : une meute de loups garous, qui rôdent dans la région et s’en prennent à tous les humains de passage sur leur territoire. Attaqués par les créatures, les militaires trouvent refuge dans une maison apparemment abandonnée…
Habituellement, les victimes de loups garous ou de vampires sont des jeunes gens innocents, partis dans un lieu isolé pour faire tranquillement la fête à l’abri des regards de leurs parents. Mais Neil Marshall (bon spécialiste de l’horreur également réalisateur de The Descent et Doomsday) a choisi une approche radicalement différente et qui change tout, en opposant aux loups garous des adversaires redoutables, entraînés et lourdement armés. Une recette qui sera reprise par d’autres les années suivantes ( Outpost, La Tranchée...).
Résultat : un film d’action autant que d’horreur, rythmé et nerveux, qui n’abandonne pas les clichés du genre (la contamination par morsure, la sensibilité à l’argent et à la pleine lune), mais le renouvèle par la dureté et la violence sans concession des combats entre loup garous et soldats... dont certains s’avèrent aussi inattendus que réussis, comme cet incroyable scène de boxe
Neil Marshall aurait même pu se passer d’un personnage féminin, car de toute manière son film s’adresse davantage à un public masculin qu’à un public féminin, d’autant que le personnage en question se défend presque aussi bien que les soldats et qu’il n’y avait pas de place dans le scénario pour une histoire d’amour !
Il n’y a toutefois pas que de l’action et le réalisateur prend le temps de s’intéresser à ses personnages qui deviennent peu à peu attachants, ce qui est le gage d’un film d’horreur réussi puisqu’on sait très bien que chacun d’entre eux va mourir… et le scénario ne se contente pas d’opposer soldats et loup garous, en proposant un véritable « méchant » digne de ce nom et une vraie fin.
Cerise sur le gâteau, le film est service par un bon casting, dont Kevin McKidd dans le rôle de Cooper (qui deviendra par la suite Poséidon dans la saga Percy Jackson, ainsi que le héros de la série Journeyman), de bons effets spéciaux, avec notamment des loups-garous au look très animal particulièrement réussi, et quelques références bien choisies : Evild Dead, H.G. Wells (un des personnages se nomme Bruce Campbell, l’autre Harry G. Wells) et même Zoulou*, l’excellent film réalisé par Cy Enfields en 1964, auquel Dog Soldiers emprunte la farouche résistance de ses quelques soldats face à des ennemis pourtant largement supérieurs.
Avec les zombies de 28 Jours Plus Tard, sorti la même année, les loups garous de Dog Soldiers marquaient le renouveau du cinéma fantastique britannique et annonçaient une grande vague cinématographique dépoussiérant les plus vieux mythes du cinéma fantastique. Si Dog Soldiers avait été américain, il y aurait sans doute eu 2 ou 3 suites... mais il est anglais, alors il vous faudra vous contenter de cet unique film qui a déjà plus de 10 ans mais n’a pas pris une seule ride.
* Le film, d’une rare violence, retraçait la bataille de Rorke’s Drift pendant laquelle moins de 200 soldats anglais ont tenu tête pendant 2 jours à 4000 guerriers zoulous.
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