Bloodshot
Après une mission réussie au Kenya, Ray Garrison est de retour auprès de sa femme pour prendre un repos bien mérité. Mais lors de leur voyage en Italie, ils sont kidnappés par Martin axe, qui veut savoir qui a commandité l’opération au Kenya. Ray étant incapable de lui donner la réponse, Axe tue sa femme, avant de tuer Ray. Mais Ray est ressuscité par des scientifiques de la société Rising Spirit Tech, qui a remplacé son sang par des nanites qui le rendent quasiment indestructible. Peu à peu, Ray retrouve la mémoire et décide de retrouver Axe pour se venger...
Après le Robocop de Paul Verhoeven, l’Universal Soldier de Roland Emmerich et même le Soldier de Paul W.S. Anderson (sans parler de leur ancêtre Captain America), voici une nouvelle version de super-soldat*, inspirée de comics de chez Valiant (pour une fois, il ne s’agit donc ni de Marvel ni de DC).
Cette fois, ce sont les nanites qui sont à l’honneur (et non pas un sérum ou des prothèses), ce qui était plutôt précurseur au début des années 90, un peu moins aujourd’hui... et ce qui confère au héros des pouvoirs assez différents et originaux.
Le début du film s’avère assez poussif, accumulant les clichés (dont un, au moins, est volontaire, comme on le découvrira heureusement un peu plus tard), à l’image de ce personnage de Wilfred Wigans qui rappelle les fameux acolytes de nombreux super-héros (comme le Alfred de Batman). Et les premières scènes d’actions, sans être réellement mauvaises, manquent franchement d’originalité, avec leur alternance de ralentis et d’accélérés, déjà vues un nombre incalculable de fois.
On se demande alors ce que Vin Diesel est venu faire dans cette galère, tout juste digne d’une série B... Heureusement, la seconde partie du film réserve au spectateur quelques bonnes surprises et quels vraies bonnes scènes d’action, qui justifient enfin un budget pas si négligeable que ça (proche des 50 millions de dollars), notamment lorsque Vin Diesel doit faire face à ses anciens collègues "augmentés" comme lui. A ce moment là, on bascule du film d’action vers le film de super-héros.
Globalement, le film peut rappeler par moments d’illustres prédécesseurs, tels que Robocop ou Total Recall, pour les aspects de manipulation de la mémoire, sans atteindre toutefois le niveau de ces références devenues cultes. Bloodshot, lui, ne deviendra sans doute jamais culte, en tout cas pas autant qu’un Deadpool qui avait coûté à peine 10 millions de dollars de plus et qui, lui aussi, possède la capacité de se régénérer !
Il faut dire que le film manque cruellement d’humour et de second degré. On a connu Vin Diesel meilleur, même si le genre inexpressif fonctionne toujours à peu près bien dans ce genre de film dont le personnage principal est censé être un gros dur un peu bourrin. Heureusement, il est assez bien entouré avec un Guy Pearce toujours crédible dans le rôle du méchant de service, deux actrices plutôt séduisantes (Talulah Riley et surtout Eiza Gonzalez, vue dans Une Nuit En Enfer, la série, ainsi que dans Alita : Battle Angel et Godzilla vs. Kong), sans oublier Toby Kebbell (qui disparaît hélas assez rapidement).
Ce n’était hélas pas suffisant pour faire de Bloodshot une véritable réussite, même si le film s’avère finalement divertissant. La faute peut-être au choix d’un réalisateur inexpérimenté. La faute peut-être aussi à la crise du Covid, qui a cantonné le film à une diffusion sur Prime et sur iTunes, où il récolte néanmoins de plutôt bons résultats, en dépit de critiques souvent assassines.
Les producteurs avaient prévu un deuxième, voire un troisième film, qui auraient développé l’univers des Comics Valiant. Mais dans ces conditions, il n’est pas certain que l’on revoie Vin Diesel dans le rôle de Bloodshot, hélas...
* On aurait pu aussi ajouter à la liste le fameux Steve Austin, l’homme bionique de la vieille série L’Homme Qui Valait Trois Milliards...
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