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Rainbow’s End

Vernon Vinge
mardi 29 avril 2008
par Didier Giraud
popularité : 1%

Vernon Vinge nous a certes habitué à remporter des prix Hugo ... mais jusqu’à présent, il s’agissait de "space operas" délirants, se situant dans un très lointain futur, et de très lointaines planètes ... longtemps après la fameuse "singularité" qui constitue la marque de fabrique de l’écrivain. Mais cette fois, il s’agit d’un récit construit comme un roman d’espionnage, qui se déroule sur notre bonne vieille terre, dans un avenir qu’on devine très proche de notre présent ...

Dans cet avenir très cyberpunk, tout le monde porte des "vêtinfs" ... des vêtements qui comportent des éléments informatiques qui les connectent en permanence à internet ... et plus si affinités. Car les univers virtuels sont désormais à portée de clic, ou de clignement de paupière, puisque chacun porte des lentilles de contacts qui font office de moniteur informatique.

Tout le monde ? Pas tout à fait ... car la médecine a fait des progrès, et certains vieillards ont plus de chance que d’autres, étant plus réceptifs aux différents traitements de rajeunissement.

C’est ainsi que Robert Gu, poète de génie et salaud absolu, revient à la vie après avoir frôlé la phase terminale de la maladie d’Alzheimer. Il retrouve une seconde jeunesse, mais se rend rapidement compte que le traitement l’a changé. Il a désormais perdu son don littéraire... mais a retrouvé une certaine humanité. Il va redevenir un simple étudiant, tentant de comprendre l’étrange monde virtuel dans lequel il doit désormais vivre. Il va toutefois très vite se retrouver piègé dans un complot qui le dépasse. Car la famille Gu joue un rôle essentiel dans la sécurité du territoire/

Dans ce monde connecté à l’extrême, le terrorisme, virtuel comme réel, est partout... On retrouve ici, à l’évidence, le traumatisme du 11 septembre. On y trouve aussi un certain nombre de références, notamment à Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, et à la paranoïa qui semble caractériser toute dictature, avérée ou en devenir.

Rainbow’s End, à cet égard, constitue un bel avertissement. Vernon Vinge tire une sonnette d’alarme en décrivant ce monde dans lequel chaque puce contient un composant susceptible de rendre traçable chaque action de celui qui va l’utiliser. De plus, Vinge profite de l’occasion pour rendre hommage à d’autres écrivains ...

Mais ce roman méritait-il vraiment un prix Hugo ? C’est la question qu’on est en droit de se poser. Il ne s’agit pas de remettre en cause ses nombreuses qualités. Il est clairement visionnaire et passionnant à de nombreux égards. L’histoire de la famille Gu est intéressante et émouvante. Et l’univers numérique qui nous est présenté est fascinant. Car dans Rainbow’s End, tout ou presque est numérique : les personnages, qui ont des avatars ... les parcs d’attraction ... le terrorisme... l’entraînement des forces anti-terroristes ainsiq ue le dispositif de surveillance des différents gouvernements ... le projet de Bibliotome ...même les émeutes sont numériques !

On a toutefois un sentiment un peu désagréable de "déjà vu" ... la SF cyberpunk n’est pas nouvelle, et Vernon Vinge n’innove en rien, ou presque, dans ce roman.

Reste l’intrigue, à base d’espionnage... que l’auteur semble avoir du mal à maîtriser, hélas. Qui est ce fameux "Lapin" ? Que deviennent les souris contaminées ? Et quelle était, d’ailleurs, la nature de cette contamination, censée rendre le monde meilleur ? Le choix du nom de Miri pour sa jeune héröine est-elle une référence à Star Trek , et si oui, pourquoi ? Le Lapin a-t-il un rapport avec celui d’Alice ? Autant de questions qui restent sans réponse.

S’il s’agissait du premier volume d’une saga ... cela pourrait être acceptable, voire génial par son aspect "teasing". Mais il ne semble pas que cela soit le cas, si on se réfère aux interviews de Vernon Vinge concernant ce roman.

Du coup, c’est assez décevant ... mais encore une fois, il faut relativiser : c’est décevant pour un prix Hugo, mais cela n’en reste pas moins un très bon roman de SF !

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La "singularité" selon Vernon Vinge est un événement à venir qui marquera le point d’inflexion au delà duquel l’intelligence des machines (vraisemblablement les ordinateurs) dépassera celle des humains. Comme le concept de singularité "physique" (que représente, par exemple, un trou noir), celui de Vinge est caractérisé par l’incapacité des modèles actuels à prévoir ce que deviendra l’homme et sa société dans un tel contexte.



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