Les Maîtres de L’Univers

Le terrible Skeletor règne sur la planète Eternia, où seule une poignée de rebelles menée par le courageux Musclor s’opposent à sa tyrannie. Mais l’ambition de Skeletor ne s’arrête pas à Eternia... Ayant capturé la sorcière du château des ombres, il est sur le point de mettre la main sur le Crâne Gris qui lui permettrait d’étendre son pouvoir à l’ensemble de l’univers. Musclor est bien décidé à l’en empêcher. Mais pour cela, il va devoir utiliser une invention du fantaisiste Gwyldor et faire un petit détour par notre vieille planète Terre ...
Même s’il n’y avait pas de beau gosse musclé dans Star Wars, le film de Gary Goddard emprunte beaucoup à celui de George Lucas, à commencer par le look des soldats de Skeletor (avec de jolis casques noirs qui évoquent celui de Vador) et l’utilisation que Musclor fait de son épée, qui lui sert à dévier les tirs ennemis (alors qu’il n’est même pas un jedi, c’est vous dire s’il est fort, le bougre* !)...
Produit par l’incontournable (à l’époque) duo de cousins Golan et Globus et leur société Cannon Group, Les Maîtres de L’Univers s’inspire également très largement de Superman pour son générique de début et sa musique, ainsi (hélas) que de certaines productions japonaises de l’époque...
On pourrait continuer dans la même veine et railler le scénario du film, dans la droite ligne des épisodes de la série destinée aux enfants et donc réduit à sa plus simple expression.
Mais on n’est pas si mécontent que ça de découvrir Dolph Lundgren pour la première fois dans la peau d’un personnage de SF, de découvrir également Courteney Cox pour la première fois sur grand écran (mais qui avait déjà été l’un des personnages principâux de la série Superminds) et dont la collègue de travail dans le film se prénomme Monica (! !!), sans oublier Meg Foster en méchante brune (qu’on retrouvera l’année suivante dans Invasion Los Angeles de John Carpenter), Frank Langella sous le maquillage de Skeletor et même James Tolkan (alias le fameux Strickland de la saga Retour Vers Le Futur) !
En fait, le principal atout de ce film** aux effets spéciaux approximatifs (on est loin de la qualité de ceux du Retour du Jedi, sorti 4 ans avant !) et aux scènes d’action parfois réalisées comme celles d’un épisode des Power Rangers ou de Bioman, c’est d’assumer pleinement son origine, à savoir une série animée inspirée de jouets ! On retrouvait ce côté décomplexé dans l’adaptation cinématographique du jeu Super Mario, avec le même résultat : en dépit d’un scénario des plus délirants, le film "passait" plutôt bien, à la différence par exemple du lamentable Flash Gordon sorti en 1980, qui se prenait bien plus au sérieux.
On n’en voudra donc pas trop à Gary Goddard pour ce film avant tout destiné aux enfants jouant (à l’époque) avec les figurines de Musclor et Skeletor. Il est d’ailleurs même régulièrement question d’une nouvelle adaptation (remake, suite ou reboot) ! Après tout, cela ne pourrait sans doute pas être pire que la saga Transformers...
* c’est d’ailleurs étonnant, cette manie de se battre avec dans une main une épée et dans l’autre une arme à feu ...
** qui a quand même récolté deux récompenses au festival Fantasporto en 1988 !