Star Trek : Into Darkness
Les relations sont toujours tendues entre Kirk et Spock, depuis qu’un rapport de ce dernier à fait perdre à l’autre le commandement de l’Enterprise ! Mais un redoutable ennemi va mettre tout le monde d’accord, un terroriste qui semble décidé à s’en prendre à Starfleet. Kirk est chargé de le retrouver et de l’éliminer. Malheureusement, il a trouvé refuge sur Kronos, la planète mère des Klingons, qui sont sur le point de déclarer la guerre à la Fédération. Kirk y va, sans se douter qu’il qu’il n’est qu’un pion dans un complot qui le dépasse et qu’il ne va pas tarder à rencontrer le pire de ses ennemis.
Le premier Star Trek signé J.J. Abrams avait été un véritable tour de force scénaristique, s’ingéniant à satisfaire les trekkies tout en donnant à la franchise créée par Gene Roddenberry un souffle nouveau et plus moderne. Car ce reboot de Star Trek devait à la fois planter le décor et présenter de nouveaux personnages, mais surtout relancer la saga en lui trouvant un nouveau public, plus large. Le pari avait été réussi et on attendait donc avec impatience le second film car, débarrassé des contraintes du premier, c’est celui qui devaitt donner le ton de la nouvelle génération Star Trek.
C’est clair, Star Trek joue désormais dans la cour des blockbusters et les prochains films Star Trek seront des films d’action ou ne seront pas ! On ne saura jamais si Gene Roddenberry aurait apprécié ou pas cette évolution (même si on peut penser qu’il aurait apprécié le budget de près de 200 millions de dollars accordé par les producteurs*)... mais les scènes d’action de ce Star Trek sont aussi nombreuses que variées et réussies (on a même droit à une introduction à la James Bond !), avec des effets spéciaux spectaculaires, sans pour autant tomber dans l’excès.
Toutefois, qui dit film d’action ne dit pas nécessairement scénario baclé, même si c’est hélas trop souvent le cas. Ici, c’est même plutôt l’inverse, avec un petit bijou ciselé pour les fans de Star Trek par l’équipe de J.J. Abrams qui semble avoir tout compris et maîtrisé de l’univers Star Trek. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance, avec un scénario qui s’inspire autant d’un épisode de la toute première saison de Star Trek (1966-1967), que du Star Trek 2 de Nicholas Meyer sorti en 1982, qui en était la suite... en y ajoutant bien entendu un intrigue nouvelle !
Sans trop en révéler pour ceux qui n’auraient pas encore vu le film, disons qu’il fallait trouver un acteur à la hauteur pour interpréter le pire ennemi de Kirk et que Benedict Cumberbatch, célèbre pour son rôle de Sherlock dans la série éponyme, s’avère un excellent choix ! Pour le reste, l’équipage du précédent épisode se présente au complet, de même que les personnages secondaires. Et on salue l’arrivée de Peter Weller (alias l’agent Murphy de Robocop, ou encore l’étonnant Buckaroo Banzaï !) dans le rôle de l’amiral Marcus... ainsi que celui d’Alice Eve (L’Ombre Du Mal, Men In Black 3) dans le rôle de sa fille Carol... qui n’est autre, dans la précédente saga cinématographique, que la mère du seul fils (connu...) de James Kirk ! On verra ce que lui réservera l’avenir dans cet univers légèrement parallèle...
Mais ce qui marquera sans doute le plus les puristes de l’univers Star Trek, c’est le retour aux valeurs fondamentales de la série. Ca commence avec la Prime Directive (non ingérence dans l’évolution des sociétés primitives) et ça continue avec les phasers systématiquement réglés sur anesthésie, le refus d’exécuter un ennemi pourtant dangereux sans procès préalable, ou encore la volonté de faire de Starfleet une force d’exploration plutôt qu’une force de guerre...
Et cerise sur le gâteau, le film fait la part belle aux références à la série d’origine, qu’il s’agisse du vaisseau à bord duquel les personnages se rendent sur Kronos (confisqué, à un certain Mudd) ou du Tribule** qui sert de cobaye au sérum de docteur McCoy, sans oublier bien entendu une scène qui rappellera quelques souvenirs à ceux qui ont vu et revu Star Trek 2.
S’il y avait encore un doute sur les intentions de J.J. Abrams, ils sont levés à la fin du film, qui restitue au mot près la fameuse phrase d’introduction de la série d’origine "espace, frontière de l’infini..." (space, the final frontier...pour les amateurs de VO), avec en générique de fin la musique de l’époque, à peine retouchée. De quoi mettre les larmes aux yeux des fans de la première heure... sans gêner les autres ! Que demander de plus ? Une nouvelle série peut-être... ou que J.J. Abrams soit à nouveau aux manettes pour un nouveau Star Trek *** !
* petite anecdote : Roddenbberry a eu l’idée d’utiliser la téléportation pour des raisons budgétaires, les effets spéciaux de scènes de décollage / aterrissage de l’Enterprise étant trop coûteux !
** l’épisode "tribulations" (Trouble With Tribbles) est sans doute le plus drôle des 3 saisons de la série d’origine. Pour faire simple, un tribule, c’est un peu l’ancêtre du Gremlin, avec une forte tendance à se reproduire de manière anarchique...
*** ce qui est loin d’être évident puisqu’il est censé réaliser prochainement le 7ème épisode de la saga Star Wars.