The Lords Of Salem
Au 17ème siècle, de nombreuses jeunes femmes innocentes ont été brûlées vives à Salem, accusées de sorcellerie. Mais toutes n’étaient pas innocentes... et quatre d’entre elles ont fait le voeu de revenir se venger.
Quelques siècles plus tard Heidi, animatrice à WIQZ, une radio très rock n’ roll de Salem, mène une vie tranquille, jusqu’au jour où où elle reçoit un étrange cadeau de la part des "Lords", un vinyle qu’elle décide finalement de diffuser à l’antenne. Particulièrement bizarre, la musique semble déclencher d’étranges phénomènes. Mais ce n’est qu’un début, car un concert des Lords Of Salem est annoncé dans la ville...
On s’abstiendra de railler les pauvres effets spéciaux et les maquillages parfois à la limite du ridicule. Avec un budget d’environ 2,5 millions de dollars, on ne fait pas de miracles en la matière... Et puis, avec guère plus, Rob Zombie avait réalisé La Maison Des 1000 Morts !
On ne critiquera pas non plus les acteurs. Sheri Moon n’est ni meilleure ni pire que dans les autres films de son mari et pour le reste, Rob Zombie fait partie ces réalisateurs qui parviennent toujours à bien s’entourer, même sans argent... surtout quand il s’agit de vieux routiers du fantastique ! C’est ainsi qu’in retrouve Bruce Davison (le sénateur Kelly de X-Men et X-Men 2), Dee Wallace (célèbre "scream queen" qu’on ne présente plus), Meg Foster (Invasion Los Angeles), Ken Foree (The Devil’s Rejects, Le Dentiste, Massacre à la Tronçonneuse 3) et même l’inévitable Udo Kier pour une très courte apparition !
Ce n’est pas non plus le scénario qui plombe ce film. Rob Zombie parle de ce qu’il connaît sans doute le mieux, la musique* (que ce soit celle qui "réveille" les sorcières ou le milieu des radios), ce qui est toujours une bonne idée et donne en outre au film une certaine originalité et une ambiance plutôt réussie.
Malheureusement... le plus important est complètement raté. Et le plus important, dans un film, c’est la réalisation. Et là, Rob Zombie est pleinement responsable. Lui qui nous avait habitué à des choix plutôt radicaux, à une bonne dose d’originalité, à un refus des codes classiques du cinéma fantastique (sauf pour son remake d’Halloween et sa suite) tente dans ce film, de son propre aveu, de s’inspirer de films des années 70 tels que Shining, L’Exorciste ou encore Rosemary’s Baby... Rien que ça ! Sauf qu’il est loin d’avoir le talent et la maîtrise de Stanley Kubrick, William Friedkin et Roman Polanski.
Peut-être a-t-il voulu trop en faire. Instiller dans son film un rythme plus lent, recréer ces ambiances pesantes, stressantes à partir de petits détails, d’une bonne bande son, était sans doute une bonne idée. En revanche, donner à son film un look "seventies" en était à l’évidence une mauvaise ! On peut supporter de voir certaines choses, certaines scènes de ces films des années 70, précisément parce qu’ils ont été réalisés dans les années 70. Mais pour un film réalisé en 2013, c’est tout simplement intolérable, même au motif de rendre hommage à ses prédecesseurs**.
Résultat, le film sombre par moments (mais des moments trop nombreux, hélas) dans le ridicule le plus total, qu’il s’agisse de cette vision moyennageuse de vieilles sorcières nues et couvertes de boue, de ce bouc censé figurer le diable, de cette montagne de corps... tout cela est trop mal réalisé, il faut bien le reconnaître, même quand on apprécie l’oeuvre de Zombie. The Lords Of Salem est donc à oublier très vite, en espérant que son réalisateur passera rapidement à autre chosen, car il vaut mieux que ça !
* Avant d’être un réalisateur, Rob Zombie est un musicien, chanteur et leader du groupe White Zombie, avant de poursuivre une carrière solo sous son nom actuel (son vrai nom, Robert Bartleh Cummings, étant beaucoup moins Glamour). Pour ceux qui se souviennent de la musique au début de Matrix, lorsque Néo suit le lapin blanc en boîte de nuit... c’était du Rob Zombie !
** sur le principe, c’est plutôt bien de vouloir rendre hommage à un genre ou à un réalisateur... mais pas à quatre en même temps ! Faire du Kubrick, du Friedkin, du Polanski et du Bava, ça fait beaucoup pour un seul film.
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