La Saga Des Sept Soleils - L’Empire Caché (Hidden Empire)
Lorsque les terriens ont tenté de coloniser l’espace, ils ont été accueillis et aidés par les ildirans, les maîtres de la galaxie. Mais quelques siècles plus tard, la Hanse terrienne poursuit son expansion, menaçant de dépasser ses bienfaiteurs de l’Empire Ildiran, une civilisation brillante mais stagnante, si ce n’est sur le déclin. Comme pour affirmer sa nouvelle suprématie, la Hanse fait la démonstration d’une nouvelle technologie empruntée à une civilisation disparue, le flambeau Klikiss, et transforme une géante gazeuse en soleil. Mais peu de temps après, une menace surgit et s’attaque aux stations spatiales d’extraction de l’ekti, seul carburant rendant possible le voyage dans l’espace. Les vaisseaux inconnus d’une puissance irrésistible s’en prennent d’abord aux stations des vagabonds, des marginaux terriens qui ont un quasi -monopole de cette activité particulièrement dangereuse, mais aussi à celles de l’empire Ildiran et de la Hanse. Qui sont-il ? D’où viennent-ils ? Pourquoi attaquent-ils ? Quel secret cachent les robots Klikiss qui ont mystérieusement survécu à la disparition de leurs créateurs ? Et quel secret cache le Mage Imperator des ildirans, qui détient des passages que personne n’a jamais lus de la saga des sept soleils, cette oeuvre immense qui relate tous les grands exploits de l’histoire ildirane ?
Parfois, souvent même, les débuts d’une saga de plusieurs milliers de pages sont assez poussifs, ne serait-ce que pour présenter les principaux personnages, qui sont par ailleurs généralement très (voire trop) nombreux. Et la plupart des auteurs n’hésitent pas, il faut bien le dire, à intégrer dans la trame principale de leurs romans des intrigues pas toujours indispensables, qui n’apportent pas grand chose et dont le lecteur est en droit de penser qu’elles ne servent qu’à donner un peu plus d’épaisseur aux romans et de longueur à la saga.
La Saga Des Sept Soleils n’échappe pas à la règle et la première moitié de l’Empire Caché suffit à peine à nous présenter les principaux protagoniste de l’histoire imaginée par Kevin J. Anderson. Mais l’auteur le fait avec une fluidité et un talent qui permet de rendre intéressante même cette première partie. Il ne perd pas de temps pour entrer dans le vif du sujet, puisqu’il ne faut attendre que 200 pages avant que l’ennemi des terriens et des ildirans fasse sa première apparition et le reste du roman est à l’avenant. On est presque surpris qu’il se passe autant de choses dans ce premier tome, sachant qu’il en reste 6 à suivre ! Et on finit par se demander comment l’auteur va pouvoir tenir un tel rythme.
On se passionne donc pour les différents personnages, qu’il s’agisse d’officiers des armées terriennes ou ildiranes, d’archélogues menant des recherches sur les klikiss, de la famille dirigeante Ildirane avec ses étranges coutumes, de prêtres et prêtresses verts qui entretiennent un lien télépathique via des arbres plantés sur différentes planètes, du jeune Peter choisi par le Président de la Hanse pour succéder au roi vieillissant et devenir sa nouvelle marionnette, aux vagabonds qui vivent dans l’espace en totale liberté et sont bien plus puissants qu’il n’y paraît, aux mystérieux et redoutables robots klikiss qui ont oublié leur passé... et bien d’autres qu’on ne citera pas car cela deviendrait fastidieux !
Et ce qui est particulièrement bien vu de la part de l’auteur, c’est que tous ces personnages ont un lien étroit avec les événements qui se déroulent et vont avoir (on peut déjà le deviner) une influence directe sur eux. Cela peut sembler évident, mais ce n’est pas toujours le cas (on pourrait citer la Saga du Commonwealth de Peter F. Hamilton comme un exemple de roman dans lequel l’auteur multiplie les personnages secondaires sans pour autant qu’ils aient une grande importance dans le dénouement de l’histoire).
Du point de vue du contenu, c’est plutôt original même si certains critiques se sont amusés à trouver (mais en cherchant bien et avec une certaine mauvaise foi) des emprunts à différents univers sur lesquels Kevin J. Anderson a travaillé (Star Wars, Dune, Starcraft notamment). Et surtout, l’ensemble est parfaitement cohérent. Je n’ai notamment pas le souvenir de romans de ce genre dans lesquels les liens télépathiques jouaient un tel rôle. Car aussi bien le "thisme" du Mage Imperator ildiran que le "thélien" des prêtres verts constituent le véritable ciment permettant aux deux empires d’exister et de se développer, bien plus finalement que les voyages spatiaux.
La seule chose qu’on pourrait reprocher à l’auteur, c’est de recourir de manière systématique et un peu abusive à des chapitres très courts, à la Dan Brown. C’est certes pratique et efficace, mais cela peut parfois nuire à l’immersion du lecteur dans l’histoire, celui-ci ayant à peine le temps de se mettre en empathie avec les personnages avant que l’auteur passe au chapitre suivant ! On peut aussi noter que l’auteur n’hésite pas à recourir à un procédé que les fans de Game Of Thrones connaissent bien et qui consiste à éliminer sans aucun remords certains personnages auxquels on avait pu s’attacher...
Mais ce petit "bémol" est bien la seule critique négative qu’on puisse adresser à ce premier roman de la saga dont on a très, très envie de connaître la suite, tant la curiosité est forte de savoir si Kevin J. Anderson parvient à maintenir dans le deuxième épisode le même rythme que dans le premier !