Ultraviolet
Dans un avenir indéterminé, un virus a transformé une partie de l’humanité en "hémophages"... autrement dit en vampires. Même s’ils ne semblent pas boire de sang, ils sont plus forts, plus rapides, guérissent plus vite que les humains, au prix d’une durée de vie raccourcie. Les humains, dirigés par un tyran du nom de Daxus, leur font la guerre et semblent avoir découvert l’arme absolue qui leur permettra d’éliminer définitivement les hémophages. Leur meilleur agent, Violet, est chargée de voler cette arme et de la détruire. Problème : il s’agit d’un charmant petit garçon ...
La seule vraie bonne idée du film, c’est d’avoir suggéré dès le générique qu’il était inspiré d’un comic. Une façon d’annoncer la couleur : il va y avoir de l’action façon super-héros !
De ce côté là, on n’est d’ailleurs pas déçu, ça cogne, ça saute, ça tire, ça tranche de partout, tout le temps, sur fond de musique techno ...
Mais voilà : se réclamer de l’univers de la BD (même imaginaire) ne dispense pas de réaliser un minimum de travail au niveau du scénario. Et pour ce qui est de l’action, parfois, trop, c’est trop. Trop peu réaliste, trop répétitif, trop chorégraphié... Cela dit, on ne peut pas reprocher à Kurt Wimmer de ne pas nous avoir prévenu ! Dès le début, la voix off de l’héroïne nous le dit : " je viens d’un monde que vous ne comprendrez peut être pas". Traduisez : on ne s’est pas trop foulés pour expliquer tous les détails...
Et ce qui est particulièrement agaçant, c’est qu’on a l’impression que Kurt Wimmer essaie de recycler son fameux "kata du tir" imaginé pour Equilibrium (qui, lui, ’était un bon film avec un véritable scénario). Du coup, on a une désagréable impression de déjà vu, même si Milla Jovovitch est plus agréable à regarder que Christian Bale...
Il y a quelques aspects positifs, heureusement. D’un point de vue graphique, le film est assez original. L’utilisation de couleurs vives, saturées ou fluo est assez plaisante. Les effets spéciaux sont assez facilement visibles... est-ce voulu ou pas, difficile à dire. Ultraviolet a été réalisé entièrement en numérique (comme la seconde trilogie Star Wars) mais à la différence des films de George Lucas, cela se voit, à tel point qu’on se retrouve parfois à la limite du film d’animation. On aime ou on n’aime pas, mais le résultat n’est pas nécessairement déplaisant.
Et il y a - heureusement - Milla Jovovitch ! Comme dans la série des Resident Evil, elle tient le film à bout de bras à elle toute seule (ou presque, car il faut signaler la présence de l’excellent William Fichtner, bien connu des fans de la série Prison Break). On ne le dira jamais assez mais en dépit de choix de films souvent contestables, Milla Jovovitch est une actrice remarquable (si vous en doutez, revoyez donc Jeanne D’Arc de Luc Besson). Même dans le pire des nanars, elle met une intensité incroyable dans son jeu, et pas seulement dans ses coups ! Quant au jeune Cameron Bright (déjà vu dans Godsend et X-Men 3)
Du coup, Ultraviolet est presque regardable... d’autant qu’il ne dure (heureusement) que 90 minutes... mais il est clair que si on supprimait 80% des scènes d’action et de poursuite, il ne resterait plus grand chose !
En fait, Ultraviolet, c’est un peu comme un feu d’artifices : c’est coloré, joli à regarder, totalement prévisible mais distrayant, complètement inutile ... et c’est à peine terminé que c’est déjà oublié !
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