Un Cri Dans l’Océan (Deep Rising)

John Finnegan est un mercenaire, propriétaire d’un bateau qu’il utilise pour des opérations plus ou moins légales, pour le compte de clients auxquels il éviter de poser trop de questions... Comme ce commando qu’il doit amener à un certain endroit, en pleine mer. Lorsqu’ils arrivent à destination, Finnegan comprend que leur mission consiste à couler l’Argonautica, le plus grand, le plus luxueux et le plus moderne des paquebots de croisière ! Le commando prend alors le contrôle des opérations et Finnegan et ses deux associés sont faits prisonniers. Mais lorsqu’ils montent à bord du paquebot, il se rendent compte que quelque chose a mal tourné : l’immense navire semble avoir été dévasté et ses passagers ont disparu ...
Malin, Stephen Sommers. S’il s’était contenté d’opposer à sa bestiole monstrueuses (ou ses bestioles, on ne sait pas trop...) quelques passagers d’un paquebot de luxe, on se serait sans doute un peu ennuyé. Mais en rajoutant à l’intrigue l’intervention d’un commando venu couler le dit paquebot, il transforme son film d’horreur en un véritable film d’action, un peu comme l’avait fait avant lui John McTiernan avec Predator.
En plus de ça, il a eu l’intelligence de ne pas nous plonger directement dans l’action et l’horreur, mais au contraire de prendre son temps pour faire monter progressivement le suspense... et il faut attendre une bonne heure (ce que certains pourront d’ailleurs trouver un peu trop long) avant de voir réellement à quoi ressemble ce qui a dévoré les quelques centaines de passagers fortunés embarqués à bord du paquebot !
Et là, on n’est pas déçu : les bestioles sont plutôt réussies, même si leur origine 100% numérique se voit un peu... et leur façon d’attrapper puis de tuer (très lentement) leurs proies particulièrement dégoûtante.
Du côté des acteurs, c’est du sérieux. A défaut de véritables stars, Stephen Sommers nous proposer une valeur sûre de la télévision (et de temps en temps du cinéma), Treat Williams, dans le rôle du gentil mercenaire (si, si, ça existe). Et pour ajouter une touche de charme et de féminité, il choisit à notre grand bonheur la superbe Famke Janssen (la Strange Girl de la saga des X-Men) dans un rôle de voleuse / arnaqueuse . A noter aussi, la présence de Kevin J. O’Connor (qu’on retrouve dans la plupart des autres films du réalisateur) et de Djimoun Hounsou, déjà vu notamment dans Constantine, The Island, Eragon et Push.
Alors c’est vrai, Un Cri Dans L’Océan ne révolutionne pas le genre (relativement déjà bien fourni) du film de monstres aquatiques, mais Stephen Sommers y démontre les qualités (et les défauts) qu’il confirmera ensuite dans La Momie et ses deux suites, dans Van Helsing et G.I. Joe. : un certain sens de l’humour et de la légèreté (y compris au niveau du scénario, hélas), une bonne maîtrise des scènes d’action et de l’utilisation des effets spéciaux, un rythme trépidant.
Il n’empêche que ce film, en dépit d’un budget conséquent (45 millions de dollars, quand même) fait un peu "série B". Ce serait sympathique s’il avait coûté 4 ou 5 fois moins... mais à ce prix là, on se dit qu’on aurait quand même pu avoir mieux !
En fait, le film se situe sur la limite qui sépare le " à découvrir" du "pas mal, mais..." ! On a envie de le faire connaître car à côté de tous les nanars du même genre qu’on peut trouver dans les bacs, Un Cri Dans L’Océan constitue une heureuse surprise. En même temps, on regrette que Stephen Sommers cède un peu trop à une forme de facilité et du coup, on hésite à recommander franchement le film. On se contentera donc de le qualifier de "divertissant" ...
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