Cowboys & Envahisseurs (Cowboys & Aliens)
L’ouest américain, en 1875. Un homme se réveille, blessé, avec un étrange bracelet autour de son poignet. Il a perdu la mémoire. Arrivé dans la petite ville d’Absolution, il se rend vite compte qu’il n’est pas le bienvenu, après s’être heurté au fils du puissant colonel Dolarhyde, qui semble faire régner la peur sur la ville. Il se rend compte aussi qu’il est recherché pour vol, attaque à main armée, meurtre ... mais tout cela va rapidement passer au second plan lorsque la ville est attaquée par d’étranges engins volants, qui enlèvent des habitants. Jack (c’est son prénom), va faire alliance avec Dolarhyde pour partir à la recherches des personnes enlevées et tenter de les libérer...
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a du beau monde dans ce film !
On retrouve au scénario Alex Kurtzman et Roberto Orci, auxquels on doit quelques uns des plus grands succès de J.J. Abrams, puisqu’ils ont travaillé sur les séries Alias, Lost, Fringe et sur les films The Island, la saga Transformers (bon, d’accord, ce n’est pas ce qu’ils ont fait de mieux...), mais aussi L’Oeil Du Mal et surtout le reboot de Star Trek.
A la réalisation, Jon Favreau, auquel on doit notamment l’excellent Zathura, Une Aventure Spatiale ainsi que Iron Man et Iron Man 2, qui comptent parmi les meilleurs films de super-héros à ce jour.
Et à la production, un certain Steven Spielberg, mais aussi Ron Howard... et j’en oublie (volontairement, pour faire court).
Dans ces conditions, on comprend que le casting soit à la hauteur, avec Daniel "OO7" Craig, Olivia Wilde (vue récemment dans Tron : L’Héritage) et surtout, surtout, le grand Harrison Ford qui n’a, paraît-il, pas été facile à convaincre... mais qui a bien fait d’accepter ce rôle dans lequel il est, une nouvelle fois, brillant ! Sans oublier le jeune Noah Ringer, qui n’est autre que l’Avatar de M. Night Shyamalan.
Mais le film, dans tout ça, me direz-vous ?
Premières images, premières notes de musique et... Aaaah, que c’est bon de se replonger dans l’ambiance de ces bons vieux western, avec les décors naturels du nouveau mexique (dominante rouge, végétation dessechée, vous voyez ce que je veux dire ?) et une musique légèrement modernisée, bien entendu, mais rappelant résolument les grands films de John Ford.
Daniel Craig ? Pas de doute, cet acteur anglais a tout compris au western, s’inspirant davantage de la "gueule" de Clint Eastwood que du sourire de Steve McQueen pour ce rôle de dur, aussi taciturne que redoutable. Et il a bien raison, car Cowboys & Envahisseurs, ça ne rigole pas. A aucun moment. Et ça démarre comme un vrai western, jusqu’à l’arrivée des aliens. Mieux encore, les scénaristes et les réalisateurs ont résisté à la tentation - qui devait être forte - de glisser dans le film quelques références à des films bien connus, voire quelques anachronismes... ce qui aurait certes pu être drôle, mais aurait affaibli le film.
Et la suite nous réserve encore quelques surprises, Jack et Dolarhyde faisant en chemin quelques rencontres qui vont nous en dire long sur leur passé et leur nature ... mais qui vont aussi renforcer la petite armée qu’ils constituent peu à peu pour lutter contre les aliens !
En parlant d’aliens ... antipathiques au possible, ces bestioles. Cupides (oui, elles aussi !), sauvagement cruelles quoi que disposant d’une technologie avancée et ... très moches, on n’a rapidement qu’une seule envie : qu’elles se fassent buter par n’importe quel moyen. Oui, mais justement, on est dans un western et ce n’est pas avec des flèches et des Smith & Wesson, ni même avec des Winchester, qu’on bute des bestiaux venus du fin fond de l’espace ! Mais on n’en dira pas plus...
Une chose est sûre : le scénario tient la route. En tout cas, il la tient tout autant que ceux de la plupart des films qui nous proposent des aliens, le fait que l’action se déroule en 1875 ne changeant strictement rien à la question. La bonne surprise, c’est que les personnages sont plutôt bien vus, plutôt fouillés, à l’image par exemple d’Harrison Ford qui entretient des relation plutôt complexes avec son vrai fils, qui ne cesse de la décevoir et avec un indien qu’il avait recueilli et qu’il considère secrètement comme son fils adoptif... Tout au plus pourrait-on regretter la "surprise" concernant le personnage d’Olivia Wilde, qui n’apporte pas grand chose à l’intrigue et qui nuit à la crédibilité de l’ensemble.
Que les effets spéciaux soient réussis ne surprendra personne, c’est aujourd’hui la règle et un blockbuster comme Cowboys & Envahisseurs ne saurait y faire exception ! Mais le réalisateur a su faire preuve d’une certaine sobriété, bienvenue dans un film qui doit rester un western. Et plutôt que les effets spéciaux, on retiendra avant tout les images, désormais rares, de l’ouest américain tel qu’on pouvait le voir dans les films des années 50 et 60. C’est toujours aussi spectaculaire et fascinant.
On ne sait pas sil y aura une suite à ce film. Sans doute pas. Mais la porte est désormais ouverte à des variations sur le même thème. On avait déjà eu, d’ailleurs, une sorte de "vikings et aliens" avec Outlander. Demain, on aura peut être "Mayas & Envahisseurs"ou encore "Asterix vs. Aliens"... mais peu importe. Ce Cowboys & Envahisseurs, en dépit d’un titre peu flatteur, s’impose comme un bon film de SF et d’action, sans prétention mais redoutablement efficace, un pur divertissement mais de qualité, comme Hollywood sait parfois en proposer.
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