La Cabane Dans Les Bois (The Cabin In The Woods)
Cinq étudiants vont passer un week end dans une cabane isolée au fond des bois (d’où le titre, sans doute ...) et vont rapidement être attaqués par des zombies. Mais tout cela n’est pas le fait du hasard, loin de là. Sans le savoir, ils sont manipulés par une étrange organisation qui, à distance, influence leur comportement dans un but mystérieux. Qui sont-ils et pourquoi agissent-ils ainsi ? Pour le découvrir, il faudrait déjà survivre aux zombies...
Plus basique qu’un groupe d’étudiants partis en week end dans un endroit isolé et en proie à des créatures surnaturelles, c’est un scénario difficile à trouver ! Sauf si on y rajoute l’idée que tout cela est prémédité, voulu et organisé... Il fallait y penser et cela change tout.
Il est presque dommage que le réalisateur ne soit pas allé jusqu’au de son idée en jouant encore davantage sur l’effet de surprise. Il aurait en effet très bien pu s’amuser à faire passer son film pour un film d’horreur des plus classiques pendant la première demi-heure (un peu comme Robert Rodriguez avec Une Nuit En Enfer, dont la première partie pouvait laisser croire à un road movie)... mais il a préféré, dès le début, donner des indices au spectateur (la séquence d’ouverture, la scène de l’oiseau) afin que celui-ci se doute qu’il y a finalement dans le film des choses bien plus anormales que des zombies... Cela présente bien entendu l’avantage d’accrocher le spectateur dès le début, mais cela amenuise quelque peu l’effet de suprise (et c’est la raison pour laquelle on peut se permettre d’en parler sans faire perdre au film son intérêt).
Mais ne boudons pas notre plaisir. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on se triture les méninges pendant un film d’horreur ! Car c’est imparable, le scénario écrit par Joss Whedon (créateur des séries Buffy, Firefly et Dollhouse, scénariste de Serenity et The Avengers) et Dew Goddard (qui a travaillé sur Buffy, Angel, Alias, Lost et qui est le scénariste de Cloverfield) titille la curiosité du spectateur.
Qui sont ces gens qui supervisent à distance, avec des moyens coonsidérables, cinq malheureux étudiants venus passer un week end et qui au lieu de ça vont se faire massacrer ? Pourquoi agissent-ils ainsi ? S’agit-il d’une expérience scientifique ? De téléréalité ? D’une nouvelle manière de réaliser des films d’horreur ? Et surtout, comment se fait-il qu’il s’agisse de "vrais" zombies (d’autant qu’on laisse entendre qu’ils dispose d’une véritable réserve d’autres créatures surnaturelles...) ?
Ce scénario malin, traité intelligemment avec beaucoup de second degré (les "contrôleurs" sont quelque peu blasés par leur activité et organisent des paris...) permet d’amener au film - qui reste un film d’horreur - une bonne dose d’humour noir et d’ironie. Car Drew Goddard s’amuse en plus à jouer avec les codes du genre (un peu comme Wes Craven l’avait fait dans Scream), en introduisant des personnages qui sont de véritables clichés sur pattes, mais qui ne finiront pas comme on aurait pu s’y attendre (notamment l’excellent Marty, le junkie en permanence défoncé) !
C’est l’acteur Fran Krantz, pas vraiment connu mais qui pourrait le devenir rapidement, qui campe ce personnage qui est sans aucun doute celui qui restera dans les mémoires, même si Kristen Connolly (vue notamment dans Phénomènes de M. Night Shyamalan) et Chris Hemsworth (désormais célèbre après Thor et The Avengers) se partagent la tête d’affiche.
Quant au dénouement et à la fin, même s’il serait dommage de les dévoiler, on peut féliciter Drew Goddard pour le défoulement offert par la scène grand-guignolesque, ainsi que par une fin qui a le mérite d’en être une. S’il l’avait voulu, rien n’aurait été plus facile de laisser la porte ouverte à une franchise (La Cabane Dans La Montagne, La Cabane Au Bord Du Lac, etc...). Mais même si on a du mal à imaginer une suite... il reste la possibilité d’une "prequel" !
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