I, Frankenstein

Après avoir tué et enterré son père, la créature de Frankenstein doit faire face à des démons, avant d’être secourue par d’étranges gargouilles, qui s’avèrent être des anges et l’emmènent dans leur repaire. Là, leur reine Léonore lui donne le nom d’Adam et lui apprend la vérité : depuis des siècles, invisibles aux humains, l’Ordre des Gargouilles livre une guerre sans merci contre les forces de l’enfer menées par le prince Naberius. Deux cent ans plus tard, Adam revient dans le monde des humains et découvre la société moderne. Mais il va rapidement se rendre compte que les travaux de Victor Frankenstein font l’objet de recherches scientifiques, menées par des hommes de Naberius. Leur but : créer des corps sans âme mais vivants et susceptibles d’être possédés par des démons. Et pour cela, ils ont besoin du journal de Victor, détenu par Adam...
Frankenstein à la sauce comics, c’est une sorte de super-héros qui lutterait contre des démons qu’on aurait pu trouver chez Marvel, du côté de Ghost Rider...
Certes, le personnage conserve quelques unes des caractéristiques qu’on peut lui prêter à la fin du roman de Mary Shelley : un esprit un peu torturé, un complexe bien compréhensible à l’idée d’être le résultat d’un assemblage de morceaux provenant de 8 cadavres différents (ce qui, dans le film, ne se voit absolument pas, en revanche !) et donc un caractère assez renfermé l’incitant à vivre dans la solitude et l’indépendance la plus totale, sans oublier une considération d’ordre religieux relative à son absence supposée d’âme...
Bref, tout ça pour dire que ce Frankenstein est le 5247ème héros solitaire, taciturne (c’est pratique, ça évite de fatiguer les dialoguistes...) et grognon, apparemment impitoyable mais qui cache évidemment sous cette couche de dureté un petit coeur en mal d’amour !
Mais avant de trouver l’amour et le repos de l’âme, Frankenstein va devoir débarrasser le monde de la menace de terribles créatures venues de l’enfer, en guerre depuis des millénaires contre des anges déguisés en gargouilles. C’est là, évidemment, qu’il faut s’accrocher pour ne pas décrocher... mais pour les plus courageux qui qui auront réussi à surmonter cet obstacle, s’ensuivent une série de scènes d’action pas trop mal réussies, sans être transcendantes non plus (le budget du film est de 68 millions de dollars, ce qui est certes confortable pour un film "normal", mais un peu juste pour un film reposant essentiellement sur des effets spéciaux).
Cela dit, tout n’est pas raté dans I, Frankenstein et le fait de mêler cette créature désormais mythique à une intrigue faisant se cotyer science et religion donne un cocktail plutôt original, à défaut d’être crédible. N’oublions pas quand même les origines du film, inspiré de comics. S’il fallait comparer I, Frankenstein à d’autres films, ce serait à Constantine, à Hellboy ou à Blade... donc des films qui ne brillent vraiment par le sérieux de leur scénario !
Mais Stuart Beattie n’est pas Guillermo Del Toro... et Aaron Eckhart (célèbre pour son rôle d’Harvey Dent / Double Face dans The Dark Knight, vu également dans Paycheck et World Invasion : Battle Los Angeles) réalise ici une prestation plutôt terne, moyennement bien entouré à l’exception de l’inusable Bill Nighy (qui fut notamment Viktor dans la saga Underworld et Davy Jones dans celle du Pirate Des Caraïbes) et de Miranda Otto (Eowyn dans Le Seigneur Des Anneaux)... et encore, même eux ne semblent pas toujours très concernés.
I, Frankenstein est donc, au final, un divertissement de qualité assez moyenne, un peu décevant, qu’on oublie très vite après l’avoir vu. Dommage, car avec un peu plus de talent à différents étages, un peu plus d’humour et de second degré aussi (le film se prend dramatiquement au sérieux), il y avait sans doute de quoi faire mieux ...
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